mercredi 29 septembre 2010

Croquons la pomme!

« Je vous propose un voyageuh dang le tang, viiia planète (pas) Marseille: je dannse (pas) leuh Miia... » Oh, allez, avouez, vous visualisez, nan?

Bon, aucun rapport avec la courgette, tfassons, je voulais juste voir combien yen avait qui 1/ suivaient et 2/ assument pleinement d'avoir reconnu (et fredonné) du IAM... et aussi, si, quand même, je vous propose un voyageuh dang le temps...


Imaginez: 1970's, vous roulez en combi VW orange, vous vous prenez les pieds dans vos pattes d'eph' à chaque pas, vos cols de chemise flirtent dangereusement avec votre pantalon taille haute, vous avez la moustache de Magnum qui n'existe pas encore et la coupe de Dalida qui n'existe déjà presque plus... aaah, le bon temps! ou bien carrément vous n'êtes pas encore né (ou à peine sur le point de). Fin bref vous voyez le tableau.


Et à cette époque vivait une jeune femme (fille? ouais enfin ça dépend si c'est le début ou la fin des 70's, quoi) qui ne s'appelait pas encore ma mère.

Je l'imagine en pleine frénésie de meublage (oui, meublage, farpaitement, je vois pas comment on pourrait dire d'autre, hein, pas « aménagement » quand même!) de son premier chez elle dans les houillères mosellanes...

Or la jeune personne (comme ça on résout le problème de fille ou femme) est taraudée par la question qui nous trotte TOUS et je dis bien TOUS dans la tête en ce moment-même: « faut-il ou non croquer la pomme? » (sauf bien sûr ceux pour qui l'affaire est déjà emballée-pesée depuis un bail,et à qui qu'on se le dise je ne jette pas la pierre, Pierre, parce qu'après tout il n'y a aucune honte à être précoce en la matière).

Faut-il, donc?

Est-ce que c'est trop tôt, est-ce qu'attendre rendra le dénouement meilleur, que vont dire mes parents, que ferait ma meilleure amie... autant de question qui taraudent notre jeune héroïne jour et nuit.


Euh, pour les petits lubriques qui pensent que je parle de s*x*, vous vous trompez lourdement, et si vous arrivez à reprendre vos esprits pour continuer à vous concentrer sur la lecture, vous allez comprendre.


La jeune-pas-encore-ma-mère a bien vu la chose chez sa copine branchée design, chez sa belle-soeur branchée arts de la table et même (comble de « woua la hooonteuh! ») SA MERE a été équipée avant elle. son jeune future-ou-nouvel époux la pousse un peu à sauter le pas « Attends, tout le monde l'a, pourquoi pas toi? Allez, fais-toi plaisir pour une fois! ». Elle finit par en rêver la nuit, à force de faire des listes pour et contre... parce que oui, il est joli, oui, il est pratique, oui, elle le voudrait vraiment-vraiment, mais non, tout le monde l'a, non, il est pas donné, et non, quand même, le même que Môman c'est la honte. Mais quand même, tout le monde l'a, alors pourquoi pas elle? Après tout, Doudounet a raison, elle le vaut bien (rhô, si y faut c'est ma reum qu'a pondu le sloggan L'Oréal! Pfff, rien qu'avec les royalties je peux arrêter dessuite de jouer à Euromillion, j'parie). Mais à quel point le vaut-elle, elle se demande... Elle se met donc en quête de l'objet de sa convoitise dans les marchés aux puces et les brocantes (ah, si le Bon Coin avait existé!), épluches les petites annonces du RepLo... il y en a quelques uns, mais comment juger de leur état? Et comment se résoudre à rejoindre le rang des gens branchés mais seulement à moitié en acquerrant un objet souillé irréversiblement à ses yeux (et à tous ceux du public immanquablement averti à qui elle ne manquera pas d'en imposer la vue), un objet marqué pour toujours du sceau infâme de la « seconde main »...


Alors, après y avoir bien réfléchi et finalement sur un coup de tête, elle jette au feu de cock ses listes pour/contre et elle décide: je l'achète! Doudounet lui propose de lui offrir pour Noël mais c'ets dans 6 mois, pour son aniversaire, mais c'était le mois dernier, pour la fête des mères mais elle n'a pas encore d'enfant (et de toutes façons c'est bien connu: dans la famille depuis des générations, les cadeaux utiles ou ménagers sont formellement bannis à la fête des mères).


Elle économise donc sur son maigre salaire de quoi acquérir son rêve toute-seule-comme-une-grande. Fière de son butin et de sa résolution, jeune-pas-encore-ma-mère prend le volant de sa Mini et fonce à tombeau ouvert (ah, toujours!) direction Metz-down-town. Créneau au quart de poil en double file devant les NouGa, elle entre auréolée de gloire dans le grand magasin, fonce tête baissée dans le rayon ad hoc et ressort 12 minutes plus tard (elle avait dans sa joie omis de vérifier que la boîte dont elle s'était emparée avec jubilation portait bien une étiquette de prix...) avec l'objet tant convoité... un seau à glaçon orange en forme de pomme.

Le même, oui, qui deviendra collector et une icône des 70's, comme les Claudettes ou les poils aux pattes.

Et à ceux qui lèvent un sourcil genre « ouais enfin nous, ça fait genre 2 ans qu'on l'a » ou bien « ouais enfin bon c'est pas la version qui se visse, c'est nettement moins pratique » ou encore « on attend le nouveau modèle, il paraît qu'il est rouge! », la jeune-pas-encore-ma-mère oppose un haussement d'épaules et un sourire implacable: elle l'a voulu, elle l'a eu, et pour elle c'est bien ça l'essentiel.


D'ailleurs elle est toujours partante pour une grande discussion-débat avec ses jeunes amies sur tous les avantages de l'outil: oui, c'est quand même le meilleur de sa catégorie (bien plus efficace que le seau à glace en cristal de Bohème de Belle-Maman), oui, avec toutes cette nouvelle technologie (le plastiiique, rendez-vous compte, et le coup du vide d'air entre les parois, géniaaaal!) il remplit son office mieux qu'aucun concurrent, oui, il est super ergonomique parce que finalement la version sans vis qu'elle a choisi est une évolution positive par rapport à la précédente vu qu'on se sert en général de la chose quand on a un verre à la main et que dévisser une pomme géante d'une seule main est un numéro de cirque (drôle, certes, mais à ne surtout pas essayer de reproduire à la maison), et non, elle ne regrette pas d'avoir attendu 2 semaines de plus ni payé quelques sous de plus pour avoir la version ultime, la rouge, qui ne fait rien de plus, finalement, que celui qu'elle a qui fait tout ce dont elle a besoin.


ET voilà comment (j'imagine, paske à l'époque elle ne pouvait pas bloguer sur le sujet pour nous en conter les détails) la jeune-pas-encore-ma-mère a croqué la pomme et succombé à la dernière mode/technologie.


Et c'est EXACTEMENT de la même façon que moi, pas plus tard qu'avant-hier, j'ai moi aussi fait une folie, et acheté ma pomme-qui-se-touche.


Et, oui, j'aurais pu prendre la pomme-qui-fait-téléphone mais ma pomme fait tout ce que je veux (à savoir tapoter sur le web et jouer comme quand j'avais 6 ans à des jeux débiiiiles à souhait), oui, j'aurais pu attendre la version 4 qui en plus fait appareil photo ou machine à café, je ne sais plus, mais pour moi 2 semaines et 100 boules c'était pas justifiable comme argument, oui, j'aurais pu opter pour le 64 giga mais bon, ya une limite décente au nombre d'Apps dont une personne saine d'esprit à besoin pour se sentir à son aise, et non, ça me gêne pas que vous ayez le vôtre depuis 2 ans et que je sois à la traîne de la mode, et non plus menfous si vous me trouvez la dernière des geeks avec ma pomme-qui-se-touche que je l'aime tellement que vous mesurez vraiment pas votre bol que j'ai droppé Lettris 10 minutes pour vous tapoter un post...


Pour ceux qui inquiètent de me voir quitter la planète des anti-tech, je vous rassure, je suis (encore, mais pour combien de temps?) capable de parler d'autre chose (mais pas trop longtemps paske ma boîte à meuh va finir de se downloader et je voudrais la tester)... mais franchement le truc est pas survendu, cette ergonomie, cette qualité, cette facilité de prise en main, et CETTE ADDICTION, c'est juste tellllllllement bien pensé que quasi ç'aurait été une insulte à l'intelligence universelle supérieur de pas rentrer dans le rang des possesseurs de pommes...


Euh, juste, avant que vous ne vous emballiez tro-tro, je ne suis pas sûre d'être (encore) suffisamment à fond pour commander de l'I-thune au PerNo... quoique, je suis sûre qu'il doit y avoir une App pour faire rôtir une dinde ou un jeu « décore ton sapin en alignant les boules de même couleur pour faire clignoter la guirlande »...

mardi 28 septembre 2010

Un ver à soi...

(Bon, je passerais viteuf et quasi incognito sur le fait que ouais, 28 avril le dernier... en même temps, j'ai une vie, excusez-moi, pis faut bien que je trouve matière à raconter et donc, ben voilà!)

Hey, faites pas vos tronches écoeurées, hein, ouais, le Minky a des vers, apparemment, et alors? On habite à la campagne, nous, les gens, donc on est proches de la nature, la Nature vit en nous (enfin surtout en lui apparemment, le pauvre bouchon !). Vous pensez bien que j’ai pris mon air horrifié quand ma copine locale m’a dit « Dis, si ça lui gratteuh tann queuh ça, peut-êtreuh bieng qu’il a des oxiureuhs tomm peutitou ! », genre « des vers ? Mon fils ? Nan mais tu me prends pour qui, là ? » Paske bon, hein, cette histoire de Nature OK, mais moi je suis une fille de la ville, et en plus de celles à qui la Nature manque rarement et qu’aime pas DU TOUT les bestioles domestiques ou pas, donc bon, faire un élevage ça n’a jamais été ni une priorité ni un objectif pour moi, alors en monter un DANS un de mes bébés, je vous laisse imaginer le choc !

Mais il a bien fallu se rendre à l’évidence, tous les symptômes étaient là, de l’irritabilité tardive aux crises de larmes et hurlements mit coups de pieds in the air en beuglant « ça me graaaaatttttttteeeeeuuh ! ». Et pour être honnête, le coup des vers comme excuse et pardon à un gamin au caractère du soir plus que borderline ces temps-ci, non seulement ça me convient, mais en plus ça me rassure !

Donc bref, el gamin est infesté, c’est la teuf à l’intérieur de lui (ya un test infaillible, si vous voulez savoir si c’est ça le problème du vôtre – mais en même temps, le vôtre, il est ptêt juste chiant ! – et qui implique une position très inconfortable, une concentration certaine, un effort dirigé et du PQ, amis je ne la dévoilerai que sur demande expresse et manuscrite en 5 exemplaire sous quinzaine paske que c’est assez 1/ embarrassant et 2/ dégueu !).

Je me suis donc rendue à l’officine de mon pharmacien préféré (en même temps ya pas de mal, vu qu’au bled on a pas non plus 72 pharmacies) pour lui susurrer derrière le comptoir en me penchant largement pour pas me coller la honte devant toute la bonne société locale que je voulais le sirop pour les vers qui paraît-il les tue en une seule cuillère. Il a bien rigolé, non pas parce que c’était la honte mais parce que je croyais que c’était la honte ! Et d’ajouter « Faudra bien lui couper les ongles », ce à quoi j’ai répondu d’un air entendu « Bien sûr, il serait cap de se gratter jusqu’au sang… » et là je crois que j’ai gagné une place honorable dans Pharmacy Daily News à la rubrique « Perles de comptoir » parce que le gars a vraiment failli s’étouffer de rire… « Non, parce que c’est comme ça que ça s’attrape, avec de la terre sous les ongles… » Devant ma tête scandalisée qui en disait long sur le fait que non monsieur, c’est pas pask’on habite au bled que nos moufflets gambadent en pleine nature all day, se nourrissant à leur guise de baies et racines sauvages déterrées de leurs petites mains nues et calleuses, en continuant de se fendre la poire il a réussi à articuler « oh, vous savez, la cour de l’école en est infestée ! ».

Et donc, moi qui croyais n’avoir à militer QUE parce que l’école du village est un coupe-gorge où des cambrioleurs de crèche rôdent en toute impunité, un danger public où des gamins de 4 ans sont abandonnés sur une nationale ou laissés sur el bas-côté à faire du stop en proie à tous les pédophiles possibles, et un scandale d’impolitesse où la nouvelle directrice en poste depuis quasi un mois ne s’est toujours pas présentée et n’a toujours pas daigné répondre aux « BOOOONJOOOUR ! » d’un seul gamin ou parent qui la croise, et ben on dirait qu’il va falloir qu’en plus de tout ça je parte en campagne pour récolter des fonds pour financer la fumigation/désinfection/éradication des vers qui grouillent dans la cour de récré !

Vous pensez que si je mets des affiches « Grand Loto : sauvons nos écoliers des envahisseurs », j’aurais du people ? Ou alors des pancartes « L’école au vert, pas les vers à l’école »… Des suggestions, des créneaux, des donations ? Les gens ?

lundi 27 septembre 2010

T'es pas CAPES...

Bon, on se refait pas, j'allais dire du mal de l'Education Nationale...

Donc, pour que l'abcès soit crevé: c'est quoi cette QUICHE (pour rester polie, quand même) de nouvelle directrice qu'on se tape à l'école de moufflet Ier, là? Déjà, la bonne femme (j'allais dire "la pouffe" mais vous verriez sa touche, son goût des couleurs et son look 80's version col camionneur, vous comprendriez que ce serait un abus de langage) écrit comme une maîtresse des années 50 (vous me direz, au moins c'est bien calligraphié, tout le monde peut déchiffrer et elle donne le bon exemple aux gamins), sauf que dans le cahier de correspondance, une note sur les horaires de sortie de classe ça se calligraphie pas avant de se reproduire à la machine à alcool du siècle dernier qui écrit tout bleu et fait empester toutes les fournitures neuves! Elle a donc jamais croisé un ordinateur, ou elle ne sait pas allumer la photocopieuse, bref, un boulet technologique 1000 fois pire que d'autres gens plus vieux qu'elle que je connais personnellement de très très près (non, M'man, pas toi, la mémé à Chouchou qui à 85 piges vient de s'inscrire à un cour d'informatique pour surfer sur le web!).
Soit, après tout elle est peut-être réfractaire à toute avancée technologique et elle a sans doute pas la télé, c'est un style, un genre, pas le mien mais j'essaie d'être tolérante (bien qu'on m'ôtera pas de l'idée qu'être prof au primaire sans avoir entendu parler des Pokemons ça devrait être une faute professionnelle... et qu'en plus de ça elle gère pas mieux le racket des billes à la récré que le reste, mais passons).

Nan, ce que je trouve vraiment inadmissible et qui sera dit-et-répété si un jour je tombe sur M. le Recteur d'Académie par hasard au marché des producteurs de terroir bio un samedi au bled, c'est que cette personne qui déboule quand même dans une école de campagne, qui prend la suite d'une monsieur adorable et limite paternaliste qui connaissait tous les moufflets de toutes les classes par leur prénom et avait sans doute eu toutes les nouvelles instits comme élèves dans son jeune temps, n'a pas jugé nécessaire d'adresser encore la parole à qui que ce soit!
Elle est plantée à côté de la porte d'entrée tel un doberman (et à peu près aussi avenante qu'un bouledogue qui serait de cré cré mauvaise humeur tout le temps) tous les matins et tous les soirs, tous les parents qui passent à proximité lui disent "Bonjour Madame", tous les enfants chantent "Booonjooour" en passant, et JA-MAIS elle en répond. Déjà, sympa l'ambiance. Ça donne vraiment une envie folle d’envoyer ton moufflet au casse-pipe le matin, c’est sûr !

Et en plus, elle est limite odieuse. Bon, elle est « Mademoiselle » (qu’elle écrit d'ailleurs en toutes lettres comme si elle était fière de son statut de prématurément vieillie fille sur chaque note trempée de niaule qu’elle fait coller dans les cahiers) donc elle a jamais eu de mari (et sans doute ni d’enfants, d’ailleurs !). Ça peut arriver, je veux dire je ne connais pas les circonstances sans doute dramatiques de son existence (pour avoir une tronche et une humeur pareille, ça doit être terrible). Mais après qu’elle se comporte comme elle l’a fait CE MATIN, désolée « Mademoiselle », je n’admets pas. J’espike :

Mon ptit chouchounet de Kiwi est au CP depuis quoi, 3 semaines ? Donc ben ouais c’est encore un bébé de namour à sa Mummy et ouais, à cinquan-enmi on a pas du tout envie d’aller se faire bousculer par des grands dans la cour et de rester assis all day non-stop à écouter les trucs soi-disant super intelligents que raconte le maître et qu’on est surtout priés de ne pas débattre avec son voisin de droite (pask’à gauche, ya le mur, la fenêtre, l’espoir, la tentation, en plus !).

Donc, Kiwi, le matin, il pleure, il se cramponne, il s’agrippe, y veut «paaaaas yaaaaalleeeeeer». Normal. Et il veut des bisous. Normal. Et des câlins. Normal. Et beaucoup. Normal. Donc il crie «Mummy, bisooooooou !». Normal. Sauf que la greluche de directrice (qui assiste à la scène sans broncher, sans rien tenter ni pour le calmer, ni pour le rassurer, ni pour l’éloigner de moi qui essaye de partir en me rassurant que "dès qu’il me voit plus ça s’arrête" comme on essaye de nous le faire gober depuis chez la nounou) a eu le CULOT ce matin de grogner dans sa barbe naissante au moment où mon Kiwi d’amûr a dit «BIIIISOOOOU !», je cite : «PFFFF, bisou !» sur un ton dédaigneux et méprisant qui heureusement pour elle m’en a fait tomber de mes stilettos de rage hors de ma culotte parce que sinon je lui aurais sauté à la gorge direct…

Elle en pète tellement de jamais avoir eu de bisous et d’en avoir jamais donné qu’elle peut même pas comprendre, cette grognasse !

Bon, on s’adresse à qui pour lui faire annuler son CAPES, son autorisation d’enseigner ou la faire muter en Ouzbékistan ou tout autre pays où les démonstrations d’affection sont officiellement interdites par une loi inhumaine ???