vendredi 29 août 2008

Life is a beach...

aujourd'hui la grenouille a emmené ses 2 moufflets, son micro têtard et son crapaud-chou à la plage... enfin techniquement c'est Chouchou qui les a tous emmenés vu que c'est toujours lui qui conduit pour les sorties familiales (d'ailleurs la grenouille a un avis sur la question mais ce sera pour un futur post), mais bon aucun rapport avec la courgette pour le moment.
donc on a tous déboulé à la beach et comme je suis un peu d'office assignée à la tâche de station service du têtard pendant que les autres gars s'éclatent comme des dingues à faire des châteaux de sable, ben j'ai bien eu le temps d'observer autour de moi et de me rendre compte que la plage c'est quand même un écosystème particulier et autonome, où chacun a son rôle et où c'est toujours pareil...
à la beach, ya la catégorie famille. quand La Famille déboule avec environ une trentaine de sacs, paniers, glacières et boîtes à jouets en tous genre, chacun de ses membres se met automatiquement en mode « beach ». le père de La Famille commence tout de suite à assurer un patrimoine décent à ses rejetons: il construit des trucs. avec tout son sérieux pask'on rigole pas avec l'immobilier, le père de La Famille commence par construire le camp de base de sa tribu: il organise l'implantation sur le sol des sacs, paniers, glacières et boîtes à jouets dans un ordre bien spécifique qui lui semble à lui super pratique et super efficace. si il a réussi a apporter suffisamment de boîtes, sacs et paniers qu'il a porté avec ses gros muscles depuis sa grosse voiture familiale, il construit même pour La Famille un mur qui les protégera de vent si jamais une tempête de sable saharienne venait par erreur balayer les bords du lac et aurait la maligne intention de les ensevelir sous une montagne de sable. ensuite le père de la famille se concentre pendant plusieurs longues dizaines de minutes sur le plantage du parasol. il arrache carrément la pelle des mains du petit dernier, qui hurle à la mort, mais bon attention, le plantage du parasol c'est un truc sérieux, faut que ce soit fait correctement, et si le vrillage des tympans de tous les pauvres autres gens de la beach pendant 35 minutes par Junior dépossédé de sa pelle est le prix à payer, ben le père de La Famille est pas radin, alors il le paye. et nous aussi du coup. youpi! ensuite le père de La Famille continue de faire prospérer sa petite entreprise de travaux publics familiale, et, maintenant qu'il leur a assuré un abris, il s'attaquer au paysageage du monde alentour: le père de La Famille est bien décidé à construire un échangeur d'auto route, un lac artificiel rempli avec le mini-seau, un château-fort de la taille de la principauté de Monaco avec des douves assez grandes pour y noyer ses lardons et mes moufflets avec, et un circuit de F1 grandeur nature pour que Junior puisse y rouler ses billes. et si Junior a pas envie de jouer, tant pis. et si Benjamin et Cadet veulent pas participer au gros oeuvre ben le père de La Famille le fait tout seul et contre tous et en plus il prend des photos après en obligeant Junior, Benjamin et Cadet à poser à côté sans mettre les doigts dans le nez et en souriant paske que bon « Papa s'est donné du mal pour vous construire des super jeux alors bon quand même ». du coup nous autres pauvres voisins de La Famille on se retrouve avec une urbanisation galopante qui nous exproprie presque de nos serviettes et une niveau sonore insoutenable des nains d'à côté qui s'éclatent trop dans Papa-ville ou qui beuglent que nan ils veulent pas jouer avec le château fort, et du père de La Famille qui beugle aussi que « je te préviens Kevin si tu casses le beau château de Papa exprès ça va chauffer pour tes fesses ». t tout ça alors qu'on était venus à la beach pour profiter du calme, du soleil et de notre quality time avec nos moufflets! qui du coup trouvent qu'on a un Daddy un peu nul pask'il a mieux à faire (ou à ne pas faire) que de nous urbaniser notre parcelle de sable...
pendant que le père de La Famille défigure la beach, la mère de La Famille est passé automatiquement en mode « couvage » depuis qu'ils ont mis le premier orteil on the beach. elle poursuit tous ses marmots avec un pshit de crème solaire indice 3000 king size et de préférence coloré en vert pour bien voir même de loin si elle a pas zappé un recoin de l'arrière du genou de Junior ou si Benjamin a pas désagrégé toute sa combinaison de protection solaire en allant se baigner. pour être sure d'éviter à ses mioches le cancer de la peau à 8 ans qu'ils lui ont promis au 13h de JPPernault, elle leur colle aussi des casquettes avec un appendice derrière paske « on protège le visage d'office et on oublie toujours le cou et c'est la brûlure assurée », des lunettes de soleil « de marque paske les indices solaires sur celles du supermarché sont nuuuuls », un T-shirt spécial anti-UV « paske ceux en coton on croit que ça protège mais les UV passent quand même », des bouées de bras, de jambes, un gilet de sauvetage intégré au maillot et un bracelet d'identification au poignet histoire que si ils essayent de se noyer pour lui échapper ce soit juste impossible et que si les voisins de la beach qui en peuvent plus de les entendre hurler « naaaan, pas encore de la crèèèème, tu viens juste de m'en mettre » arrivent à les noyer malgré leurs flotteurs, les garde-côte puissent identifier les corps sans effort.
à la beach la mère de La Famille vit dans la peur permanente. elle a peur que sa tribu ait trop chaud paske « reviens sous le parasol, Kevin, ça tape, là », trop froid paske « assieds-toi derrière le mur de toile, Kevin, le vent se lève, là et t'es tout mouillé », trop peur paske « sors de l'eau tout de suite, Kevin, tu vois bien que t'as pas pied », trop mal paske « joue pas là, Kevin, je crois que j'ai vu un bout de verre caché dans le sable », trop faim paske « reprends un pain au chocolat, Kevin, t'as pas fini ta Danette pour le goûter », trop soif paske « Kevin, tu dois boire un verre d'eau frâiche toutes les 20 minutes sinon tu vas te déshydrater »... après une quinzaine de minutes t'as remarqué (comme Kevin d'ailleurs) que la mère de La Famille, contrairement à ses nains, ne porte pas de flotteurs et donc tu peux abandonner ton sudoku et imaginer comment tu pourrais la noyer pour qu'elle lâche la grappe à tout le monde, histoire de passer le temps quand t'arrives à détourner ton attention du fait que toi t'as pas de glacière king size ni de paniers pleins de bouffe et que la vache tu te taperais bien un pain au chocolat et un verre d'eau fraîche, là...
faut dire que t'es un peu cerné, en plus des Familles, par Pupuce et Dédé, des vrais professionnels de la beach pour qui aller à la plage est un boulot sérieux et sans doute à plein temps depuis le début de l'été vu leur couleur de pain d'épices uniformément cramé. ils te font bien sentir ton statut d'amateur pathétique avec ton coup de soleil naissant et ta bête serviette d'aquagym reconvertie en natte de plage! eux ils ont un pliant spécial pour la tête et un autre pour les pieds, histoire d'assurer l'angle idéal par rapport au soleil pour parfaire leur bronzage (d'ailleurs commencé avant l'été en cabine UV paske même le premier jour de beau temps ils auraient trop la honte de tomber le T-shirt pour révéler un torse blanc). ils ont construit avec une mini-pelle pliable dégainée de la poche de leur natte de compet une déclivité parfaite pour que leur dos soit maintenu pendant qu'ils lisent Voici pour bronzer le ventre, et même deux petits trous pour les implants en silicone qui boostent les nénés de Pupuce quand elle se dore le dos. ils ont une pile de magazines suffisante et une petit porte-monnaie rempli d'assez de monnaie pour acheter des cacahuètes caramélisées, chichis et beignets à la pomme qui leur permettront de tenir de 9h à l'heure de l'apéro sans avoir à quitter la beach et compromettre leur brûlage de tronche.
et toi t'es là à sentir tous les cailloux sous ton dos, ton Chouchou a des marques de marcel et de short blanches fluo, et tu sais pas comment dire discrètement à tes mouflets qu'ils ont peut-être mieux à faire que fixer ostensiblement les implants mammaires de Pupuce topless of course...
ya aussi plein d'autres espèces de beacheurs mais comme t'as oublié tes jumelles, tu peux pas les étudier vraiment en détail dans leur habitat naturel pask'ils sont un peu trop loin en que t'as a vue cachée par le mur de toile anti-vent de la mère de La Famille. mais tu reconnais quand même bien même de loin les Allemands qui jouent aux raquettes de plage en 5 sets arbitrés par l'impartial tonton Gunther perché sur un rocher qui énonce les règles dans sa langue guturale sans que personne ose broncher pendant que tata Gudrgun sort des Tupperware parfaitement imbriqués les uns dans les autres qui contiennent la dose exacte de muesli bio poru que tou le monde reconstitue son capital énergétique à la fin du match. tu vois aussi une groupe de 4 ou 5 italiens qui essayent même pas de se planquer derrière leurs verres fumés king size Armani pour mater à plus en pouvoir et qui se disputent en parlant hyper fort pour décider qui va aller baratiner en premier les 4 ou 5 jeunes irlandaises qui voisinent leurs serviettes et qui pourraient briller dans le noir si c'était le nuit tellement elles sont blanches (sauf celles qui sont déjà d'une jolie couleur de crevette cuite). et au milieu de l'eau ya le groupe inévitable des ados du bled qui viennent se baigner tous les jours, qui ont leur cousin qui fait loueur de pédalo comme job d'été et qui leur fait des prix et les laisse s'entasser à 15 sur un vélo aquatique qu'ils tentent activement de couler et qui balancent leur petites copines à l'eau les unes après les autres pour le plaisir de les entendre couiner « à l'aide au secours » en faisant semblant de se noyer et qui s'en tapent bien de savoir si va y avoir des morts par leur faute paske quand Kevin aura réussi à virer ses bouées en cachette et sera en train de se noyer au milieu de l'eau personne en mouftera pask'on se dira tous que c'est encore ces jeunes indigènes turbulents qui font les zouaves bruyamment.
on est partis quand notre Kiwi a commencé à hurler mais pas aussi fort que Kevin « mon caca veut pu dormir là, faut que je fais toussssuiiiiite! », un peu déçus que Chouchou ait pas réussi à savoir même en matant sans relâche les miches de Pupuce si elles lui avaient coûté plus ou moins cher que le camping-car de Dédé, que j'ai pas assuré autant que la Muti d'outre-rhin en dégainant mon pique-nique über pas organisé et que Minky ait pas réussi à vider la mer avec son micro-seau plus vite que le père de La Famille. le têtard, par contre, que je baptise solennellement Blini à partir de maintenant, a assuré comme une bête et fait la crêpe toute molle de sommeil sans faire un bruit dans sa poussette. 4 heures sous le cagnard, pas un bruit, pas un mouvement, le bébé de compèt au point que je pense que La Famille d'à côté a dû se dire que la prochaine fois ils feraient comme nous ils apporteraient une poussette vide pour faciliter le transport de leurs 250 sacs, paniers et glacières du Kangoo jusqu'à la beach.
heureusement qu'on va à la beach qu'une fois par an, c'est bien trop crevant comme journée de détente avec toutes ces études anthropologiques à faire!

mercredi 27 août 2008

Un gars, une fille...

extérieur nuit. ou intérieur nuit, ça dépend comment on voit le truc, fin pour faire clair disons que le gars et la fille sont dans un voiture, de nuit. donc nan, quand même, extérieur nuit.

ronflements, suscion sonore et bave au coin du bec des trois mouflets à l'arrière qui écrasent comme si leur vie en dépendait alors qu'en fait c'est celle de leurs parents qui dépend de ce moment de calme trop rare surtout aujourd'hui. il faut dire que le gars et la fille rentrent de chez des amis (du gars) adorables mais assez exaspérants de grandeur: grands cheveux blonds, grands yeux bleus, grandes jambes élancées, grandes maison, grand jardin, grande carrière, et une paire de futurs grands mouflets pleins de vie, de blondeur, d'yeux bleus qui savent lire et compter à l'envers, additionner et soustraire, le tout à moins de 3 ans. en un mot, des gens absolument charmants.

la fille est assise à la place du conducteur mais elle ne conduit pas, parce qu'il se trouve que la scène se déroule en Rosbifland et il est bien admis dans le monde civilisé que les Rosbifs conduisent du mauvais côté de la route.

la fille ne sait pas si c'est pask'il est assis du mauvais côté, mais toujours est-il que ce soir, le gars parle. quasi une vraie pippelette, il fait la conversation, et pas que pour critiquer la voiture familiale de sa môman qui a un moteur pas DCI, ni que pour injurier les connards qui lui coupent la route, ni que pour onopatoper des réponses monosyllabiques à la troisième fois que la fille lui répète la même question en essayant de pas s'énerver. nan-nan, ce soir le gars fait la fille et c'est même lui qui lance le sujet de conversation: l'amie absolument charmante qu'ils viennent de quitter et qui se trouve avoir partagé avec lui un appart pendant plusieurs années (en tout bien tout honneur a-t-il toujours déclaré,mmm-ouias-bon-ok-si-tu-le-dis a toujours répondu la fille moyennement convaincue).

  • « en fait je trouve pas qu'elle soit super canon », finit par dire le gars.

  • « attends, t'es cruel, quand même elle est blonde aux yeux bleus, super mince, super intelligente et tout, nan quand même elle est bien! » répond la fille du tac au tac qu'elle est quasi obligée de se pincer tellement elle y croit pas de se transformer en gars à force d'être assise du mauvais côté.

habitude c'est toujours le gars qui prend la défense de sa grande amie, et la fille qui est quand même un peu jalouse a posteriori...

  • « ah bon donc tu la trouves pas canon, et donc pour toi un canon c'est quoi alors? » (la fille a décidé de profiter que le gars est du mauvais côté et a l'air bien lancé pour faire des confidences ambiance pyjama party pask'elle sait que l'occasion se présente environ jamais).

  • « ben par exemple tu vois, son frère, sa femme, elle elle est canon »

  • gloups. la fille commence presque à regretter de s'être embarquée dans cette conversation pask'elle sent qu'il se pourrait bien qu'elle finisse par s'énerver vachement et que si ça arrive elle aura raté sans doute la meilleure occas' de l'année d'avoir une conversation avec le gars, au calme, et qui aille au fond des choses. zeeen, se dit la fille, on respire à fond, après tout c'est elle qui l'a cherché.

  • « c'est à dire? » demande-t-elle en étant la plu calme possible limite genre elle s'en fout de la réponse (la vache, ce coup d'être du mauvais côté commence à la gagner aussi on dirait!)

  • « ben tu vois quand par exemple elle est dans un fête, non seulement elle est super grande et super belle, mais en fait tu peux voir que elle paske elle est aussi super intelligente et super drôle et super intéressante »

  • (ah ouais quand même, rien que ça, se dit la fille qui en demandai pas tant quand même) « comme moi, quoi » (elle se dit que autant tenter le coup on sait jam...

  • « ouais » répond le gars.

LA VACHE! alors là la fille est vraiment obligée de se pincer tellement fort qu'elle s'en fait un bleu. nan mais faut qu'ils viennent en Rosbifland plus souvent pour être assis du mauvais côté de la route et échanger leurs rôles paske là sans déconner, le gars il assure trop dans cette conversation de fille dangereuse pour lui à la base. la fille se voit déjà raconter mot pour mot à ses copines comment son mec est trop génial à la minute où ils seront rentrés. elle est trop fière de lui, de l'avoir tellement bien élevé qu'il est capable de dire exactement ce qu'il faut au bon moment et d'être aussi sensible et de lui faire des complim...

  • « sauf en vraiment élégante » termine le gars.

  • « WHAT??? » le sang de la fille ne fait qu'un tour.

LA VACHE, le coup de l'échange de places on dirait que ça marche aussi pour elle: elle sent bien monter l'envie de soit lui coller un bourrepif, soit de plus jamais lui adresser la parole de toute sa vie. dire qu'elle a failli être fière de lui, raconter à toutes ses copines comme il est formidable et en admiration devant elle. sauf que pas. sauf que le goujat même assis du mauvais côté ça reste rien qu'un gars qui se tait tout le temps pour l'énerver et qui peut pas s'empêcher de l'ouvrir pile au moment ou ça vaudrait mieux pour ses fesses à lui et pour sa santé mentale à elle qu'il la boucle bien bien serré. mais nan, même assis du mauvais côté, un gars ça reste un gars et une fille ça reste une fille. donc:

  • « c'est à dire que donc tu trouves que je suis pas élégante, quoi. tu trouves que je suis qu'une grosse plouc moche et grasse, quoi, c'est ça??? ben si elle est si canon que ça la femme du frère de ta copine, qu'est-ce que tu fous là on peut savoir? p'tain ça valait vraiment le coup que je mette une super robe noire canonne que je me suis cassé le cul à faire, que je me brushingue la tignasse, que je me fasse des entorses aux lobes à porter de énormes boucles d'oreilles de la mort qui tue et que je me vrille les chevilles avec mes talons de la classe tout ça pour que tu trouves même pas que je suis élégante! à partir de maintenant je peux t'assurer que je me la coule douce, ce sera jogging velours sans forme tous les jours et doigt à la fashion, tu l'auras voulu, nan mais, me dire ça à moi, nan mais je rêve, alors que je viens de passer la journée à être top sympa avec ta copine blonde et élancée, tu crois pas que tu pousses un peu? mais qu'est-ce que je t'ai fait, sans décon... »

la fille finit par s'arrêter toute seule, pask'elle est du mauvais côté et qu'elle a pas trop envie de continuer à faire la fille chiante, elle préfère faire preuve d'esprit critique et de distance masculine pour une fois et se calmer dessuite pask'elle voit bien que ça sert à rien, qu'elle peut s'en prendre qu'à elle-même et qu'elle peut pas décemment en vouloir au gars d'être un gars et de le rester même assis à sa place à elle. et pis bon « élégante » sans déc', c'est pas non plus le meilleur des compliments du monde, soyons francs, elle se dit. « élégante » ça lui rappelle un peut une version porno-chic de sa grand mère, genre à mettre des « dessous » genre combi intégrale en nylon couleur chair et jupon grisâtre sous la jupe plissée sous le genou avec un collier de perles. de toute façon elle se rappelle même pas quelle tête elle a cette fille soit-disant canon et pis clairement elle s'en fout puisque qu'il la trouve canon ou pas c'est quand même avec elle qu'il est assis du mauvais côté dans la voiture avec leurs trois mouflets qui ronflent, tossent et bavent en choeur à l'arrière, alors bon...

LA VACHE, d'être assis du mauvais côté ça fait vraiment voir la vie sous un jour nouveau, même de nuit!