mardi 29 décembre 2009

Ça m'éneeeerve!

Le plus pire, dans l'émerveillement de l'épopée mouflique, c'est cette façon ingénue et néanmoins constante qu'ils ont de vous ramener toujours à vos contradictions de base, d'appuyer dessus juskake ça fasse cré cré mal, et en plus en se tordant de rire limite à s'en faire pipi dessus...

En un mot: yssontroforts! RIEN ne leur échappe.
Les murs, les plafonds, les planchers, les portes, les fenêtres et même les papiers-peints ont des oreilles, et ces oreilles ont des petites voix fluettes et néanmoins très clairement audibles qui répètent TOUT, il faut le savoir, à la maîtresse/tous les copains de classe/tous les parents d'élèves/le docteur/le facteur ET le monsieur des poubelles qui vient fourguer son calendrier perrave et qu'en a pas demandé autant... Donc, avant d'envisager de pondre des mouflets s'il n'est pas déjà trop tard, vérifiez bien que vous n'avez pas de secrets honteux cachés.
Pask'ils ont le chic pour hurler au milieu du rayon déodorants "hey, Daddy, c'est pas ta chanson préférée?" quand ils passent Lara Fabian sur Carrouf FM, ou pour faire "pouet-pouet" dans la queue interminable de la boulangerie du bled en beuglant "hey, Mummy, mais t'as mis tes nouveaux seins en mousse violets que Daddy il aime trop aujourd'hui?"... et le pire c'est que là je vous raconte QUE les plus soft...

Fin bref, je les ai mis au monde avec amour itou itou donc j'assume, hein!
Tout ça pour dire que ça m'apprendra à fredonner même pas fort les chansons qui passent sur les radios de d'jeuns en les conduisant à l'école... paske maintenant qu'ils connaissent tous les paroles de cette merveille de poésie germanique "ça m'éneeeerve, toutes celles qui portent la frange à la Kate Moss, ça m'éneeeerve, le rouge à lèvres c'est fini, maintenant, c'est le glossss" etc, ben je peux pu de chez pu'u'tout avoir la paix à ma maison.

Encore ce matin : j'ai failli me faire amputer simultanément des deux seins par un mini-genou + un mini-coude appartenant à des mouflets différents, tout en quasi-étouffant sous le bidon du troisième plaqué rageusement sur mon nez alors que je tentais (bienheureuse illusionnée que j'étais) de faire semblant de dormir dans l'espoir qu'ils abandonneraient l'assaut pour aller s'en prendre à leur père (euh, ouais, c'est cruel, mais quand même je préfère). Donc, n'écoutant en moi que la voix de St Thomas (d'Ansembourg, "cessez d'être gentil, soyez vrai", au cas où votre table de chevet serait déserte, cliquez ICI) j'ai appliqué à la lettre les préceptes de la CNV et exprimé mon observation objective de la situation, mon sentiment profond, mon besoin essentiel et ma demande expresse de survivre à l'instant, tout ça condensé en une seule phrase (euh, ouais, en situation de survie on a le droit de condenser-raccourcir-abréger, enfin, disons que je me le prends, le droit, hein, Thom) et donc j'ai hurlé dans mon dernier souffle : "ça m'éneeeerve!".
Ce à quoi le Minky a rétorqué du tac au tac sans même arrêter de me broyer le sein droit "ouais, ben comme le gloss, quoi!"

Euh, on est pas rendus, là, Thomas, quand même, si?

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