samedi 28 février 2009

Et vlan... dans les dents

On l'a bien cherché... On peut s'en prendre qu'à nous-mêmes... On peut pas dire qu'on a pas été prévenus... On n'a pas d'excuses... Nan vraiment ya des fois si on était des parents intelligents on arrêterait d'essayer d'apprendre des choses à nos mouflets et on bénirait chaque jour le temsp de l'innocence et de l'asistanat.
Depuis que le Kiwi a arrêté de ne dessiner que des "à l'envers" et des haricots verts anorexiques (voire ICI), il maîtrise donc les formes. Il sait que pour faire une maison on fait "un rectangue pour les murs et un triangue au-dessus pour le toit". On l'a soutenu, encouragé, accompagné, motivé dans cet apprentissage, on s'est extasiés devant les ratés, les progrès, les premiers carrés réussis. On a affiché la première maison dans la cuisine, bien en vue sur le frigo, pour que tous les gens de passage puissent s'émerveiller aussi. Objectif atteint, donc, puisque tout ça a aidé le Kiwi a prendre suffisament confiance en lui pour y arriver.
La meilleure preuve qu'il est bien à l'aise dans ses baskets: le matin il prend un pain grillé carré et deux bouts de chocolat noir "un en rectangue et un en triangue pour faire une maison". OK...
Pourquoi je regrette la période des haricots verts anorexiques en me demandant pourquoi j'avais si hâte qu'il sache dessiner cette foutue maison: ce matin le Kiwi pas peu fier de lui me balance cash en me regardant droit dans les yeux "ah ben voilà, tu l'as bien réussie aujourd'hui la maison, paske d'habitude elle ressemble pas trop à une maison. C'est quand-même pas difficile de faire un bout en rectangue et un en triangue quand-même!".
Euh... ouais, autant pour moi.

Le Minky aussi a appris des trucs dont on peut remettre en question l'utilité et la pertinence...
Le Minky est le genre de mouflet qui a toujours la goutte au nez, pour ne pas dire des congères de caca de nez qui s'entassent au bord de la narine. Depuis toujours, mon travail à moi puisque son père refuse de s'y coller, c'était de lui choper les crottes de nez au prix d'un combat de catch heureusement inégal, histoire qu'il ait pas l'air d'un gamin des favellas pour aller chez nounou. Comme le combat de catch devenait de moins en moins inégal avec le temps (c'est que ça prend vite des forces, ces mouflets, si rachytiques soient-ils), on lui a appris à se sortir tout seul les croûtes des naseaux. Autonomie, indépendance et surtout plus besoin ni de catcher ni de se retenir de vomir quand le mouchoir cédait sous l'effort et que les cacas collaient à mes doigts, beurk. ET les efforts ont payé, paske autant faire caca-pot ou s'habiller tout seul il est moyen-pas motivé, autant se fourrer les doigts dans le pif pour choper en autonomie ses cacas de nez, il adore et il mâitrise.
La meilleure preuve qu'il est bien à l'aise dans ses narines: il remarque (et fait remarquer) que son nez est sale et demande à "flouffer dans chouchoir" quand il a la goutte au pif.
Pourquoi je suis plus tout à fait sûre que tout cette indépendance était uen bonne idée? L'autre jour alors qu'il avait dégoté une météorite de la taille de Jupiter dans ses naseaux et qu'il s'apprêtait à la jeter sans ambage sur le sol juste avant l'arrivée des invités, j'ai dit "ah non, pas par-terre, tu la mets dans ta poche pour plus tard" (sous-entendu dans ton mouchoir pour le jeter à la poubelle, mais j'ai pas dû sous-entendre assez fort pour qu'il entende cette partie). Totale maintenant quand le Minky s'énerve pasrce qu'il a du mal à expulser tout seul ses productiosn nasales et que je lui donne un coup de main, au moment où je me dirige vers la poubelle pour me débarrasser des gravats, il hurle (de préférence en public): "Nan jetteuh paaa, je le mangeuh toussuiteuh!"
Euh... ouais, autant pour moi.

vendredi 27 février 2009

Mes mouflets sont des artistes

Ben si. M'enfous si vous pensez que je me la pète à donf genre mère poule en extase devant sa progéniture. Ouais, les trois. Un taux d'artistité imbattable, un truc de malades. Et d'ailleurs je peux le prouver par observations scientifiques, méthodiques et détaillées, histoire de vous calmer direct.
D'abord, juste pour que vous soyez sûrs que mon identité n'aurait pas été usurpée par une nana irréaliste et béate d'admiration, crachons un peu dans le dos de Chouchou, puisqu'il n'est pas là (voyez, cette cruauté, cette lucidité, voyez bien que c'est bien moi!): autant dire clairement que c'était pas gagné. Paske du côté Rosbif mes pauvres mouflets c'est pas un bagage c'est un boulet génétique qu'ils se traînent en guise d'oreille musicale. Chouchou, même Frère Jacques (qui, rappelons-le pour les boulets de son espèce, se joue sur 3 notes et donc est à peu près la seule mélodie masteurisable par tout le monde à partir de 2 ans et même sur un xylophone en plastoc made in China) déjà il retient pas la musique, les paroles c'est in your dreams aussi et si jamais il tente de le freudonner tu confonds facilement avec God Save the Queen, voire avec Dancing Queen (by Abba, son groupe préféré)... Chouchou c'est leu seul adulte (a priori en pleine possession de ses moyens intellectuels, même si sur ce coup-là j'avoue qu'ya de quoi avoir des doutes) qui a ACHETÉ l'album de Alizée quand il est sorti (mais si, souvenez-vous, "Lolita"?)... Je dois dire que heureusement pour lui qu'on avait déjà envoyé les invits du mariage quand j'ai découvert le CD en question, paske si je l'avais trouvé au premier rencart je peux pas garantir qu'il y en aurait eu un deuxième...
Donc, côté musique, les mouflets reviennent de loin. D'ailleurs soyons francs, les deux aînés en sont pas franchement revenus, paske ça reste Question pour un Champignon pour deviner ce qu'on écoute quand le Kiwi rentre de l'école en ayant appris une nouvelle chanson. Quant à la perforlance de Minky dans Petit Papa Noël, je pense qu'elle a plus de chances de gagner Vidéogag que la Nouvelle Star... Par contre le ptit dernier a récupéré tout le potentiel laissé à dispo par ses frangins. Hier soir a d'ailleurs été un des rares, très rares, moments de ma vie où j'ai regretté de pas posséder une caméra vidéo comme toute famille de ploucs pondeurs qui se respecte: le Blini a chopé sont crocrodrill en plastique avec piano-xylo greffé sur le dos, s'est campé sur son ptit derrière sur son tapis de sol, placé l'instrument bien en face de lui, levé ses mimines, vérifié que tout le monde le regardait bien, et plaqué une série d'accords parfaits d'un air assuré, la bouche en cul de poule pointée vers ses muses célestes, c'était juste magnifique. Beethoven, Bach, Mozart et Haydn peuvent faire la planche dans leur tombe tranquilou: la relève est assurée. A 8 mois 3/4, moi je dis: "bel effort, le nain". Déjà on avait remarqué un sens inné et surdevéloppé du rythme très développé, depuis la sucion de tétine en tempo syncrône avec la musique (ouais, même celle de Alizée, c'est dire si il est pas snob, en plus!) jusqu'au battement métronomique de cuiller sur la tablette de chaise haute garnie d'un bol de soupe, en passant par les vocalises chromatiques à 4h du mat. Là ayest, on sait que pour son 1 an il aura un piano à queue.
C'est déjà du joli, mais ça s'arrête pas là. J'ai vu l'autre jour qu'on pourrait se retapisser la ruine au 24 carat si on avait l'intelligence de certains parents made in USA qui vendent sur le web les toiles de leurs mouflets de 2 ans. Je pense qu'avec Minky on aurait un marché. Je le vois bien dans le rôle du plus jeune plasticien du mooonde. 'Plasticien', déjà paske ça fait autrement plus avant-garde que 'peintre' et puis aussi paske son utilisation de matériaux insolites justifie cette appellation: voilà un mouflet qui, après avoir fait ses armes en dessinant sans complexe et à grands gestes décidés sur les murs du salon au stylo bille, puis à la craie orange dans la salle de jeu, puis à la semelle de chaussure dans sa piaule (de plus en plus original, vraiment), voilà un gamin donc qu'est capable de te sculpter n'importe quoi à base de krispies ramollis à la bave, de croûte de Babybel ou même de pulpe de clémentine. Voilà un marmot qui arrive à faire le tri des aliments dans sa bouche par couleur et texture, et à te recracher le tout en petits tas distinctifs dans son assiette pour en faire un tableau. Voilà un lardon qu'a pas peur d'y aller à fond, qu'a aucun complexe et aucun doute sur ses aptitudes graphiques, et qui quand on lui demande "c'est avec cette main que tu le tiens d'habitude, ton crayon?", répond du tac au tac "nan, les deux" et empoigne deux feutres en même temps pour dessiner frénétiquement des deux mains sans regarder la feuille ni la tenir (donc sur la table, 'plasticien', je vous dit). Voilà un môme qui est suffisament sûr de lui pour attaquer une toile pour de vrai plus grande que lui à l'acrylique et me faire un tableau période bleue tout en camaïeu de turquoise farpaitement assorti à ma cuisine, soit exactement ce que je lui avait commandé.
Et pouf, je crois qu'on vient de trouver le moyen de financer le piano à queue du Blini.
Finalement, celui qui était le moins bien barré c'était le Kiwi... C'est sûrement lui qui a hérité du plus de gênes rosbif sur ce coup-là. Jusqu'ici il faisait dans le conceptuel. Il dessinait que des "à l'envers" et des "vert". A savoir que la conversation à son retour de classe c'était:
-"Tiens Mummy j'ai fait un dessin pour toi.
-Oh, c'est... joli... c'est... quoi?
-C'est à l'envers."
Ce à quoi le Kiwi n'ajoutait plus rien, l'artiste ne s'abaissant jamais à expliquer son art aux ignares manifestement inaptes à en saisir la portée.
Et, les fois où j'avais l'inspiration cosmique en phase avec l'expressionisme de mon mouflet et que je prenais le bout de papier froissé dans le bon sens dessuite, ça donnait:
-Merci, c'est très beau... Qu'est-ce que c'est?
-C'est vert, c'est pour ton bureau.
Ce à quoi la Mummy dubitative n'ajoutait rien en prenant un air entendu et attendri, hsitoire de ne pas laisser transparaître que peut-être le Kiwi allait devoir se brosser Martine pour qu'elle encadre les 378 bouts de papier froissés avec juste un trait vert dessus qui étaient sensés décorer son bureau (tapissé de toile de Jouy ROSE, décidément, ce mouflet avait les goûts de son rosbif de père, c'est à dire pas de goût du tout).
Mais ce qui caractérise le Kiwi, c'est son désir de bien faire, son souci de faire plaisir, son besoin d'être aimé. Donc le Kiwi a persévéré. Et à force de dessiner seulement des haricots verts anorexiques, il a fini par apprendre (avec l'aide de son instit, voyez que je suis pas ingrate comem parent d'élève!) à dessiner des formes. On s'est donc dûment extasiés devant son premier rond. Puis son premier bonhomme (c'est à dire deux ronds empilés, mais bien empilés, qui se touchent sans s'empiéter dessus). Puis le bonhomme a eu des chweux, des points pour les yeux, une patate pour le nez et "une bouche qui sourit".
Ensuite le Kiwi a su dessiner un carré avec presque tous les côtés de la même taille et presque parallèles et on est entrés dans une période cubiste. Ensuite le Kiwi a eu sa période gothique et a appris à tracer des croix partout. On a d'ailleurs toute une série de jolies évocations des cimetières militaires de Normandie et/ou Verdun sous la neige... Avec une déco adaptée, ça pourrait rendre très très bien chez quelqu'un (d'autre).
Puis on a eu la longue épopée des "lignes brisées" comme c'était très bien expliqué dans le cahier de liaison. "Montagnes dans la brume" est d'ailleurs en vente sur Ebay au prix de départ de 15000 euros, si vous cherchez à agrémenter votre salon... Et enfin le Kiwi a maîtrisé les triangles. Période mexicaine, donc, et multiplicités de petis formats intitulés "Tacos et Doritos sans sauce", actuellement aux enchères chez Sothersby's of London.
Mais le dessin du Kiwi que je préfère et que peut-être je vais vraiment encadrer dans mon bureau (si la vente de ses productions précédentes permet de financer le procès qui m'opposera sans doute à la nounou de son frère que j'ai honteusement dépossédée de cette oeuvre majeure qui lui était destinée), c'est celui-là:

Ben ouais, je suis vachement pas open-minded pour ce qui est de l'art: je suis restée bloquée au figuratif... si ça représente pas ce que ça doit, ça me parle pas. On pourra néanmoins trouver dans cette création une influence Magrittienne ("Ceci est une pipe") et malgré tout saluer l'audace du jeune artiste qui a quand même eu le culot de se détacher d'une reproduction pure et simple de la réalité de l'objet, puisque son école, en vrai, est rose et pas orange. Ce qui a priori aurait été plus assorti que ça à ma toile de Jouy, mais comme je suis finalement un tout petit peu réceptive à l'art dérangeant, je crois que je vais l'accrocher au mur quand même.
Ben voyez, finalement, je sais bien faire aussi la mère en extase devant les merveilles de sa progéniture!

mercredi 25 février 2009

Je zui lof de bon rhube...

Purée, j'en tiens une belle, là. Genre trois kilos de porridge bien gluant et bien épais a élu domicile dans mes sinus, j'ai une colonie de fourmis qui fait les 100 pas dans ma gorge, et un ptit malin qui reste à identifier a dû me verser de l'acide chlorhydrique dans les tympans.
Autant dire que je suis au mieux du meilleur de ma forme. Ce qui tombe comme qui dirait à pic vu que c'est mercredi-jour-béni-des-mouflets-at-home-en-délire.
Ya donc pas mal de chances pour qu'aujourd'hui 25 février reste dans les annales comme le plus beau jour de ma vie, où tout ne sera que calme et volupté. J'adore. Histoire de m'achever, Chouchou a d'ailleurs choisi justement aujourd'hui pour se faire une sortie au pub entre Rosbifs de passage directement après le taff. Donc ambiance "all by myseeeeelf" all day plus toute la soirée. Ah, ça promet d'être un grand, et surtout un long, très long moment.
D'ailleurs on a déjà attaqué en fanfare à Chouchou-part-au-taff + 3 secondes, à savoir à peine 7 heures, quand les deux grands visiblement planqués en embusquade derrière leur porte ont déboulé dans mon plum au meilleur de leur santé joyeusement débordante de vie, histoire que si le Blini avait décidé de me laisser une chance de ronquer deux ou trois minutes en rab' affaire de me retaper un tout petit peu, on soit sûrs que ce serait pas possible.
Ensuite ya eu la tentaétive à peine dissimulée d'achèvement de leur reum à grand coups de "j'veux des boules au miel... nan, des krispies au choki... nan, du pain avec du beurre... nan, du pain nature... grillé... nan, pas grillé... avec un carré de chocolat.. nan deux... coupés un en triangle et un en carré pour faire une maison... et un verre d'eau qui pik... nan un verre de lait... nan du lait chaud dans un bib... nan du lait froid dans ma tasse de Flash Mc Queen... à la cuisine... nan au salon en regardant Rox et Roucky... nan dans la salle de jeux... habillé en jean... nan en pantalon beige... nan en pyjama avec juste mes chaussettes... et mon pull... nan pas de chaussettes et mes pantoufles... et pas de pull et un gilet... nan ma robe de chambre... oùellest ma robe de chambre? pourquoi elle est sale? elle est où quand elle est sale? pourquoi elle est pas lavée? pourquoi elle est pas sèche? combien de temps pour qu'elle sèche? poruquoi elle sèche pas plus vite?..."
Là où j'ai été super forte et méritante de la médaille de la meilleure mère de l'année c'est que
1- surtout, j'ai tué personne, même pas moi-même
2- j'ai nourri tout ce petit monde avec à peu près ce que ces messieurs avaient commandé
3- je les ai sans aucun scrupule glués devant Rox et Roucky avec leur petit dej' histoire d'avoir un espoir de me refaire des forces en avalant un vague déjeuner myself.
Sauf que gand onda le rhube gobe za, rien da de gout.
Donc j'ai avalé l'énergie de mon pain grillé-confiture-et-beurre mais si yavait pas eu d'étiquette sur le pot de confiotte j'aurais aucune idée du parfum.
J'ai bu tous les anti-oxydants et les vitamines de mon smoothie framboise-myrtille sans en goûter la saveur, et je suis pas persuadée que ça soit aussi efficace.
J'ai pas pu finir mon Ricoré paske le liquide chaud qu'est sensé me guérir m'a juste décapé le conduit oesophagien.
Je me donne donc à 400 contre 1 dans mes chances de sortir vainqueuse du tiercé gagant oto-rhino-pharyngique... il y a fort peu de chances que je survive à cette journée de toute petite santé avec 3 mouflets en très grande forme.
Par contre, depuis quelques bidudes, je zuis lof de bon rhube basgue je fiens de be rend' compte que grâze à bon dez bouché je zens bas du dout du dout les QQ qui buent.
ET ça c'est quand même le morceau de sucre qui aide la médecine à couler, comme disait cette bonne vieille Marie Poppins qui quand même en connaissait un rayon sur la survie en conditions extrêmes de turbulence moufflique.
Paske la couche du Minky au réveil ferait pâlir de jalousie Tchernobil et Hiroshima réunis. Et pour couronner le tout on dirait que le Blini (qui en bébé civilé qu'il est a l'extrême délicatesse de ne faire caca qu'un jour par semaine, non-stop, mais quand même) est dans son caca-day poil pile aujourd'hui.
Donc je vais peut-être bien décéder aujourd'hui, mais au moins ce ne sera pas dans d'atroces souffrances de mon flair malmené. Jouedde!

mardi 24 février 2009

It's all going pear-shaped*

*Tout fout le camp. Quand même, ils sont pas dans la même league que nous, ces Rosbif, la classe ils savent ce que c'est, jusque dans leurs expressions idiomatiques... c'est pas eux qui balanceraient un truc du genre "ça se barre en couille"! Ah nan, vraiment, on peut pas lutter.

Ah nan mais vraiment où va-t-on, je vous le demande? On est pas sortis de l'auberge, en plus, vous pouvez me croire. Ya qu'à voir: ce matin alors que c'est la rentrée et que donc j'aurais toutes les excuses de perte d'habitude et tout et tout, pour la DEUXIEME fois, on était en avance à l'école. Ouais, en avance, même pas à l'heure, EN AVANCE. On était SUR PLACE à moins 5, si ça c'est pas le signe que l'Univers est en train de se barrer en sucette sévère, je sais pas ce qu'il vous faut.
Nan paske normalement ya les choses sur lesquelles on peut compter, genre le fait que même pas en rêve on arrive à l'heure à l'école, surtout un matin de rentrée et le suivant, surtout avec un Minky en convalescence de gastro qui a chopé une rhinopharyngite par dessus histoire d'être sûr de s'achever la santé, un Kiwi qui arrête pas de répéter "mais tu le vois pas que je suis dans le sommeil tout le temps? tu le vois ou tu le vois pas? c'est quand même une maladie, ça, d'avoir son sommeil qu'est là tout le temps, nan?", et le Blini qui s'est réveillé que DEUX fois cette nuit pour la première fois de sa laïfe que j'en ai pas dormi pour vérifier si il respirait encore... Mais nan, malgré tout ça, on était en avance.
J'en suis toute retournée. Ça remet en cause mes croyances les plus profondes sur la vie et sur où va le monde. Et du coup je vois les choses sous un jour nouveau.
Tiens par exemple: la seule vraie victime de la révolution industrielle, ça va être ma jolie toute nouvelle cuisine.
Je m'espike et je développe:
1- Je me permet de faire remarquer que si yavait pas tous ces véhicules roulants et volants sur Terre, le Kiwi serait pas obliger de courir en faisant "broum-broum", et ma cuisine IKEA que j'aime d'amour serait pas sur le point de devoir remettre sa survie entre les mains du SAV et de faire jouer la garantie 10 ans paske le Minky fait semblant qu'il est un gros navion en se couchant en équilibre les bras en croix sur le bord des tiroirs...
2- On essaye de nous faire gober que depuis la révolution industrielle et depuis qu'on est tous devenus des gros paresseux obèses à force d'aller acheter le pain blanc pas bio (amis-gars, ça veut dire "pas bon pour ta santé ni pour tes terres agricoles" en girls aloud) au bout de la rue en V12 (amies-filles, ça veut dire "voiture" en mâle courant), on a mis en route le changement climatique qui nous conduit inexorablement à l'extinction de tout être vivant sur Terre. Ben laissez-moi vous détendre du volant dessuite: on nous ment. (Bon, là je m'attends à ce que le FBI, le KGB et les hommes de main du Ptit Nico déboulent chez oim à la seconde où j'aurais publié ce post, mais bon tant pis, j'assume, je balancerai mes sources en mauvaise journaliste que je suis).
Attendez avant de dire que je me suis pris un coup d'empreinte carbonne dans la face: je tiens l'info de source sûre et haut placée, à savoir mon beaup', lui-même, ouais, the daddy of my Chouchou, qui se trouve être, excusez-moi du peu, le boss à la retraite mais quand même des poubelles et détrituts rosbifs. Rien que ça. Donc on peut dire sans exagérer qu'il a eu le nez dans leurs poubelles outre-Manche depuis 40 piges, autant dire qu'il sait de quoi il cause. Et ben il est d'accord avec moi: rien en prouve que notre bonne planète bleue n'est pas en chaleur de son plein gré. Rien ne dit que si on était pas là du tout du tout, ni nous ni nos vaches-usines-à-méthane ni nos bagnoles cracheuses de CO2, la Terre se serait pas réchauffé son climat toute seule et tout pareil.
Alors attention, me faites pas dire ce que j'ai pas dit, c'est pas uen raison pour vous mettre à laisser couler la flotte en vous brossant les chicots, ni à laisser le lustre Baccarat 18x400 Watts allumé all day (ce qui, à défaut de nous projeter tous vers une mort certaine par asphyxie et carbonisation, vous approcherait certainement de la banqueroute financière paske "z'avez vu les prix de l'énergie, de nos jours"?). Nan, j'suis pas bio mais ya des limites quand même, c'est pas paske la planète a ptêt ben le feu au derche en dehors de toute considération humaine qu'on est là pour aggrever son cas. Nan, je veux dire qu'on est en droit de se demander dans quelle mesure c'est pas un peu se prendre pour God Himself que de penser que les prouts de nos vaches et les quintes de toux de nos Super5 suffiront à causer un BigBang Le Retour. En plus ça servirait à rien, yaurait même plus Julianne Moore pour reprendre mon rôle et George Clooney celui de Chouchou dans le remake hollywoodien, donc vraiment je vois pas l'intérêt du scenario catastrophe.
Tout ça pour dire (un poil capillairement hypertracté, je vous l'accorde), que tout fout le camp. Si on peut compter ni sur le regard réprobateur "encore en retard" de la maîtresse du Kiwi, ni sur la mauvaise conscience éco-bio de prendre un bain chaud en pleine journée pour se réchauffer paske la grippe est en train d'avoir raison de son régulateur de température corporelle, qu'est-ce qui nous reste, je vous le demande?
Ben pas grand-chose. Donc je vais aller de ce pas me refaire une santé en dévalisant Emmaüs. Aucun rapport, mais puisque tout le monde éloabore des théories à la con pour justifier des trucs à la con genre la hausse du prix du gaz, pourquoi je ferais pas comme tout le monde pour une fois, hein?

La vache, je dois avoir plus de fièvre que je pensais...

jeudi 19 février 2009

Road to perdition*

*Titre outrageusement piqué à un film avec Tom Hanks que je vous conseille (enfin, si ya rien de bien à la télé paske c'est avec Tom Hanks, ça se laisse regarder, mais c'est pas un chef d'oeuvre non plus, soyons honnêtes. Par contre, la musique est top.

Dans le film, le gars est tueur à gage pour la mafia pendant la prohibition. Et j'avoue qu'après ce qui restera dans les annales comme "le trajet from hell", j'ai vachement envié le héros et surtout son activité professionnelle libératrice. Si, vraiment, ya failli y avoir des morts. Paske à la fin du trajet from hell, la seule chose qui m'aidait à tenir c'était de visualiser le décès sanglant de tous les gens sur la route, et d'abord de ceux qui étaient enfermés avec moi dans la bétaillère à mouflets.
Paraîtrait qu'il ya des gens qui voient un voyage en famille comme un moment privilégié de rapprochement intergénérationnel et d'échange inestimable, hors de l'espace et du temps, un truc enrichissant, positif, paradisiaque. Je me permets d'émettre l'hypothèse suivante: ces gens n'ont pas un seul enfant. Et quand je dis pas un seul, c'est-à-dire encore moins trois, et surtout pas trois dans la force de l'âge (c'est -à-dire moins de 5 ans et une capacité pulmonaire surdéveloppée). Et ces gens n'ont surtout pas MES trois mouflets, dont un à l'agonie de gastro et donc une bombe atomique à vomi à transporter avec plus de précaution qu'une barrique de nitro instable, un qui "veut pas partir de chez Bon-Papa jamais-jamais", et un qui veut bouffer sa mère (littéralement) tou-temps-tou-temps.
On avait donc pas encore passé le panneau de sortie de la ville que le niveau sonore dans la bétaillère avait déjà passé le mur du son, et ma patience ses limites, depuis belle lurette.

---Une minute de silence en hommage à ma mère qui se tapait le trajet de chez nous à chez nos vacances - soient 12 à 14h "suivant la traversée de Paris" à la grande époque où les autoroutes n'existaient pas, ouais, je suis si vieille que ça - avec trois mouflettes on fire dans la 4L... Franchement je sais pas comment elle a survécu, donc je me dis que soit ma mère une sainte (ce qui est possile, non prouvé, mais possible) et dans ce cas il s'agirait de se bouger le derrière pour lui faire construire un temple entièrement financé par les oboles de pèlerins ça va sans dire et qui nous rapporterait bonbon pisk'on ferait payer l'entrée achement cher, soit on était achement sages comme gamines (ce qui est fort possible, non prouvé, mais fort possible) et dans ce cas il s'agirait d'enquêter sérieusement sur mes parents pour dopage excessif de mouflettes au Toplexil ("tu tousses pas? C'est pas grave, prends un peu de sirop qui ramollit quand même").---

Sans vouloir minimiser l'exploit, je me permets quand même de souligner que l'époque était nettement plus favorable au transport de mouflets dans des conditions propices à la bonne entente familiale: pas de sièges auto obligatoires, encore moins de ceinture à l'arrière, donc on pouvait encore trouver à peu près chacune son espace vital en organisant des tours de rôle pour l'allongement sur banquette, sur sol entre banquette arrière et avant,, ou encore à la place passager pour voir la route et limiter les éruptions vomitiques piske le père restait souvent à la maison pour bosser pendant qu'on allait se griller la tronche en Bretagne (ouais paske c'était aussi l'époque où il était possile de revenir noir fluo de Bretagne).
Alors ouais, les vieux de la vieille (Chouchou en première ligne), vont me dire que nan, on est quand même plus dans le confort maintenant avec la clim, le lecteur DVD embarqué, et les sièges enfant inclinables individuels.
A quoi je réponds que certes on a des pare-soleils intégrés à la portière, mais on a quand-même été obligés de coincer à l'ancienne dans la vitre un pyjama de nain (on a déjà risqué nos vies par éboulement à l'ouverture du coffre au premier arrêt sur aire de repos, on allait pas pousser notre chance et tenter absolument de trouver une serviette éponge assortie à la couleur de notre caisse comme les vrais ploucs pur jus) pour tenter de faire taire le Minky qui beuglait "SOLEIIIIIIL" à chaque virage de 3°.
Je me permets aussi de faire valoir que, OK, on a un lecteur de DVD avec deux petits écrans fixés sur les appuie-têtes, mais franchement au 28e apssage de Shrek, la scène du dragon (oui, mes mouflets sont des mecs, des vrais, même pas peur, ils matent que le début de Shrek pour pouvoir brailler "beuuurk, dégueu" et regarder dans les yeux le dragon qui crache du feu sans frémir, le reste avec la love-story, la princesse et tout le bazar, ils s'en tapent le coquillard sur le bithume. Z'avez jamais vu Shrek? Vous ratez un truc, c'est vraiment marrant... la première fois) donc au 28e passage de la scène du dragon où tous les trois sursautent quand le dragon déboule de derrière la même colonne pour la 28e fois "ohr, il était caché là, le dragon", on se met à imaginer des moyens nettement plus créatifs d'utiliser le lecteur DVD et tous ses câbles...
Enfin, j'argue que ouais, on a trois mouflets avec trois sièges baquets individuels moulés à la louche sur le format exact de leur micro-Q, sauf que du coup quand Bibi-Ma-Pomme se sacrifie pour s'assoir à l'arrière et tenir la main du Minky mourrant dans une ultime tentative pour se sauver de l'hernie discale à force de se contorsioner à se retourner, non seulement à moins d'être Twiggy même pas en rêve tu cases tes épaules entre les deux repose-têtes-anti-coup-du-lapin des sièges des deux grands, mais en plus comme y sont pas à la même hauteur ni à la même largeur piske er-go-no-miques, t'arrives plus jamé-jamé à te déplier pour sortir ou tu marches en quiconce pour le restant de tes jours.
J'ai donc risqué sans broncher l'infection urinaire pour pas avoir à m'extraire (et surtout à me réincruster) entre les deux sièges pendant au moins 37 épisodes du dragon de Shrek. Ce qui n'a pas du tout du tout empêché le Minky de me beugler dans l'oreille qu'il avait mal au ventre en continu, comme si j'y pouvais quelque chose ("Franchement, Minky, si j'avais des pouvoirs magiques, là tout de suite je trouverais un moyen nettement plus libératoires pour m'en servir que de te faire disparaître ta gastro, fais-moi confiance").
Ce qui n'a pas emphêché non plus le Kiwi de se coucher sur moi (malgré son siège ergo à double harmais et bords baquet, il arriave encore à se poser son hydrocéphallie sur mon artère brachiale, bye-bye espace confiné mais vital, bonjour gangraine du bras. ("D'ailleurs, Kiwi, j'ai vu qu'au cirque de Pekin ils achètent des contorsionnistes. Ça te dirait de visiter la Chine?").
Et ce qui n'a pas empêché le Blini de brailler non-stop alors qi'il était un peu le roi du monde à l'avant avec vue plongeante sur sa mère et sa soupe, paske justement il avait vue plongeante sur sa mère et sa soupe et qu'il pouvait pas y goûter paske le monsieur de la sécu routière avait dit que nan, tu restes attaché tout le temps, et tu allaites pas en roulant. ("Et quadn c'est qu'y sort, le décret utile pour empêcher les camioneurs de mater les nénés de la mère du Blini en roulant, hein?")
On s'est quand même arrêtés au bas mot 20 fois pour visiter les aménagements innovants et tester les activités culturelles proposées par les aires de repos nouvelle génération (nan, en vrai yavait les Hollandais qui squattaient tout ça en grappe, nous on sort que sur les aires où ya rien qu'un vieu banc à camping moisi sous un sapin dégarni et des chiottes à la turque pour être sûr d'être peinards et pourvoir laisser sortir un peu d'énergie destructive de l'habitacle sans être jugés par le regard réprobateurs des propriétaires de mouflets blonds qui parlent à voie basse et ont ni tache ni pli sur leurs pantalons en lin beige en sortant du 4x4 où les moustiques se collent pas sur le pollish).
On c'est aussi arrêtés une fois pour changer de conducteur paske si Chouchou m'avait pas relayée à l'arrière je pense qu'on aurait pas pu ravoir les traces de sang sur ses jolis sièges en acrylique effet dammassé.
Je suis d'ailleurs pas entièrement persuadée que conduire sur une route blindée de retour-de-vacanciers bordelo-parisiens et de Bénéluxhollandais avec le coffre de toit blindé de ready-meals pour la semaine dans leur ruine de la Creuse était plus relaxant. En partie seulement paske je voyais très nettement (et uniquement) dans le rétro central la tête du Chouchou qui tombait inexorablement, pas gêné le moins du monde par les beuglements autour de lui.
Mais surtout à cause des milliards de crétins qui avaient le feu aux fesses d'arriver dans leur chalet à Megève avant la fermeture du spa.
Alors moi, dans un vain effort de restauration de la communication avec Chouchou (même pas rancunière, je suis!): "Quand même le régulateur de vitesse, c'est pratique pour les grands trajets. Ce serait cool d'en avoir un sur la prochaine voiture plutôt que de stresser à regarder le compteur tout le temps."
Chouchou, pragmatique: "Ouais ben avec le limiteur c'est que la nouvelle version de notre voiture et c'est beaucoup plus cher paske beaucoup plus neuf."
Moi, insistante: "C'est ce que je dis, la prochaine fois, les voitures d'occas en auront toutes, donc on pourra en avoir un. Ce sera un truc à guetter, quoi."
Chouchou, blasé: "Tfassons franchement, un limiteur t'en as pas besoin, t'as qu'à te mettre derrière un gars qui en a un et tu le suis."
Moi, dubitative: "Et comment je le sais que le gars il en a un?"
Chouchou, excédé: "Ben ça se voit, tu vois bien ce que c'est comme voiture, si c'est un nouveau modèle ou pas."
Moi, pas peu fière: "Donc genre celle-là elle est toute neuve, donc elle en a un, donc pouf je la suis."
Chouchou, incrédule: "Attends, ça c'est le modèle de base, ya pas de limiteur sur la version diesel en plus, ou alors seulement sur la ligne RXW et là tu le vois bien que c'est un RXM".
Moi, hors de: "OUAIS, BEN EXCUSE-MOI DE PAS LIRE À 300M DANS LE BROUILLARD DE DOS QUE C'EST UNE RXM ET PAS UNE RXW. PARDONNE-MOI SI JE RECONNAIS PAS TOUTES LES MARQUES, TOUS LES MODÈLES ET TOUTES LES VERSIONS DE VOITURES JUSTE À LA FORME DE LEURS FEUX ARRIÈRE. DESOLÉE DE PAS CONNAÎTRE PAR COEUR LE RAYON DE BRAQUAGE, LA COULEUR DES TAPIS DE SOL ET LA CAPACITÉ DE LA BOÎTE À GANTS DE TOUTES LES BAGNOLES DU MONDE ENTIER.
FAUT CROIRE QUE J'AI DÛ AVOIR DES ACTIVITÉS VACHEMENT PRENANTES CES DERNIÈRES ANNÉES, COMME PAR EXEMPLE PONDRE TES TROIS MOUFLETS ET LES ÉLEVER AU LIEU DE PASSER MON TEMPS À APPRENDRE PAR COEUR AUTO PLUS ET TURBO MAGAZINE. C'EST VRAIEMNT À SE DEMANDER CE QUE JE FAIS DE MES JOURNÉES, JE SAIS, MAIS C'EST COMME ÇA. ALORS EST-CE QUE TU POURRAIS CONTINUER À DORMIR, EN SILENCE DE PRÉFÉRENCE, PENDANT QUE JE TENTE DE NOUS RAMENER TOUS EN VIE À LA RUINE EN ÉVITANT LES MILLIONS DE FOUS DU VOLANT QUI ONT EU LA BONNE IDÉE DE PARTIR UN JEUDI COMME NOUS ET EN ESSAYANT DE TUER AUCUN DE TES DESCENDANTS À FORCE DE LES ENTENDRE BEUGLER LA MÊME CHOSE DEPUIS 1000 BORNES, PASKE MOI, TU VOIS, JE LES ENTENDS FORT ET CLAIR, LÀ."
Ce à quoi Chouchou n'a même pas répondu, même pas par un haussement d'épaules ou de sourcils, ou alors le rétro de ma bétaillère à mouflets est pas assez précis pour le détecter. Il a juste continué à roupiller au milieu du chaos total, en rêvant, j'imagine, à comme il allait se poiler avec ses potes à la machine à café demain "Un limiteur de vitesse sur une RXM de 2007, ah, ah, ah, nan mais j'te jure, les bonnes femmes!"
Tom Hanks, file-moi vite ton fusil!

jeudi 5 février 2009

First timers*

*Ceux qui font des premières fois. Comme en froggy ça fait un poil titre d'épisode de Friends, j'ai préféré la jouer rosbif.

Ya des jours comme ça où, quand on est à la tête d'une meute de mouflets bien garnie comme la mienne, on a l'impression d'être le témoin privilégié d'avancée spectaculaires qui vont changer la face du monde, genre "un petit pas pour l'homme, un grand pas pour l'Humanité", ambiance.
(bon, ya aussi des jours, et ça c'est la plupart des jours de l'année, faut bien être honnête, où on est plutôt témoin de l'anéantissement de tous les efforts de déco de la ruine à grands coups de jouets qui traînent et de crayonnage de murs, des jours où on se demande si on est pas revenu au Moyen-Age tellement ça puire le kk comme si le tout-à-l'égoût avait pas encore été inventé, et où on passe de longues heures à dire en hurlant de plsu en plus fort des phrases improbables du style "mais enfin arrête de mettre de la compotte dans les oreilles de ton frère", "mange pas ta main" ou "te sens pas obligé de lécher le parquet dans tout le salon surtout"...)
Enfin bref, aujourd'hui c'était plutôt totale tout le monde progresse et s'épanouit. Et en vrai ça fait du bien, ça change, ça fait plaisir, tout ça.

Aujourd'hui pour la première fois de toute sa mini vie, Minky a dit "Bon-Papaaa" au lieu de juste beugler "Allo Papaaaa" au téléphone. Pas de grande réaction d'émoi de la part de l'intéressé (disons à sa décharge qu'il braille si fort que pas sûr qu'à l'autre bout de fil on comprenne tout à fait la différence) mais émerveillement de moi genre "super, top-délire, méga-cool, où t'as appris à dire ça? tu t'es entraîné en cachette ou quoi?". Bon au moins on est quittes que la prochaine fois qu'on se balade en ville avec le Bon-Papa en question, les gens vont pas avoir l'air choqués et murmurer dans not' dos "je savais pas que le Docteur avait des enfants si jeunes... il s'est remarié ou quoi? Rô, si ça se trouve il a une double vie!"

Aujourd'hui pour la première fois de sa petite vie, Kiwi a ouvert sa Pom'potte tout seul avec les dents. Vous me direz "et alors? c'est pas non plus un exploi notoire", et croyez-moi vous aurez tort! Nan paske déjà ça va changer ma vie à moi de plus avoir à lui ouvrir le bazar alors qu'au départ tout le concept de la compotte en gourdasse c'est qu'ils soient autonomes pour le goûter. ET pis en plus je sais pas mais pour un gamin de 4 ans et quart qui a plutôt tendance à régresser pour être un bébé comme son tout-petit frère, toute avancée évolutive est un bonus. Et enfin pour une fois que ses copains de l'école lui aprennent un truc positif et utile au lieu de destructeur et débile, je ne peux qu'applaudir des deux mains (que j'ai libres, pour le coup, puisque je suis plus obligée de lui ouvrir ses compottes!).

Aujourd'hui, pour la première fois de sa micronésique vie, Blini s'est endormi tout seul dons son mini lit (collé au mien, OK, en me tenant la main, OK, mais pas dans mes bras, de une, ni mon sein in the bouche, et de deux). Il a aussi pour la toute première fois mangé un petit suisse (en entier, sans qu'on soit obligé de lui remettre 12 fois la cuillère de truc bavé-craché dans le bec, un miracle). Et aussi (ah ouais à son âge quand il se fait une poussée évolutive il fait les choses en grand genre randonnée autour du monde et pas "petit pas pour l'homme"), et là j'étais sur le Q de chez ouah la vache, il a pris son chti chien-chien en pluche qui dort avec lui dans une de ses minuscules mains, et sa susu dans son autre microscopique mimine et il a fourré la tétine in the bec of the clébard, a tourné sa chtite tête vers moi et a pouffé de rire! Alors ouais, les spécialistes de l'évolution du mouflet diront que nan c'est pas possible, paske déjà la motricité fine à 8 mois c'est pas encore le panard, que faire semblant ça vient qu'à 2 ans et que l'humour c'est dans un sacré bail, n'empêche que mon mouflet à moi il a fait tout ça, à 8 mois moins deux jours. C'est pas que je veuille à tout prix qu'il soit surdoué (même je vais vous dire, je préfèrerais m'éviter et lui éviter l'étiquetage enfant précoce, paske c'est quand même toute une galère pour la suite en général et l'école en particulier - z'avez qu'à croire qu'on a une structure adaptée, au bled!) mais je me permets de faire valoir le fait que lui donner assez de sécurité intérieure et de confiance dans ses capacités a l'air d'être la bonne méthode, même si ça doit faire lever des sourcils et que ça implique co-dodo et tétées tardives.

Eh ouais, ya des jours comme ça ou presque j'arriverais à me mettre dans les pompes de mes copines qui sont super-épanouies par la maternité et pour qui leurs mouflets sont les plus belles merveilles du monde. Ouais. Enfin jusqu'à demain et qu'on revienne dans les clous ambiance "kika bouché la serrure avec de la pâte à modeler?" ou "le prochain qui prend mes verres en cristal pour jouer aux quilles ça va lui faire tout bizarre" ou encore "ben ouais forcément, si tu tapes ta tête tout fort contre la porte, ça fait mal (et ça fait un trou dans la porte)".
Allez, à demain!