lundi 1 septembre 2008

Caca gate...

Attention : je conseille vivement aux gens qui n’ont pas encore d’enfants mais qui aimeraient bien en pondre un jour de plutôt aller lire un article pa-assionnant du magazine Parents sur « comment assurer l’avenir affectif de son enfant dès la naissance » ou niaiserie équivalente, pask’il se pourrait bien que la confrontation avec la dure réalité du « travail de parents » qui va suivre vous coupe toute envie de procréer… à bon entendeur etc.

Maintenant qu’on est entre nous, chers « collègues » parents, on va enfin pouvoir débattre du seul sujet qui nous intéresse vraiment, c’est bien connu, nos mouflets… et leur caca !
Vous avez remarqué comme, avant d’être les heureux chefs d’une meute de mouflets (même quand on en a qu’un(s) seul(e), avec la quantité de déchets qu’ils produisent, ça donne toujours l’impression d’en avoir tout un tas) on se tordait le nez d’effroi et d’indignation à la seule évocation d’une Pampers bien garnie ? et quant à l’idée de s’en approcher à une distance suffisante pour en soulager l’arrière-train du mouflet emballé dedans, on disait toujours que c’était au-dessus de nos forces et on était quasi-sûrs que malgré tous ce que nous disaient les déjà-parents, ça changerait pas grand-chose à la répugnance que le lardon qui avait pondu les immondices ait été auparavant pondu par nous-mêmes ? Et vous voyez comme maintenant on peut pas s’empêcher, pour peu qu’on nous laisse dans un espace clos suffisamment longtemps avec d’autres individus de la même espèce ayant procréer, de discuter avec ferveur le sujet du caca à grand renfort d’évocations non imagées et de comparaisons détaillées de poids/taille/forme/texture/odeur/fréquence de la production de notre descendance ?
J’étais moi-même pas la dernière à jurer que jamais-au-grand-jamais on ne m’y prendrait, et me v’là, 3 mouflets plus tard, à vous saouler jusque sur mon blog avec mes histoires de caca ! Ah, ya pas, la parentalité est un épanouissement qui dépasse toutes nos espérances, non ?
Et le fait est que j’en espérais pas tant côté pile.
Paske, en théorie, plus j’y pense et plus je vois pas comment c’est possible qu’un truc si chou si mignon si minuscule que mon Blini (et Minky et Kiwi avant lui) puisse produire des trucs aussi ignoblement répugnants. Et surtout : comment il fait pour en produire autant ?
Nan ça vaudrait le coup de faire des études poussées histoire de voire si on pourrait pas génétiquement modifier des poules du Tiers-monde pour qu’elle pondent de telles quantités disproportionnées par rapport à leur taille, paske ça résoudrait à jamais la question de la faim dans le monde !
Alors certes j’ai toujours été une brêle en calcul mental et en géométrie dans l’espace, mais bon, à vue de nez le Blini, si tu lui laisse un poil d’espace pour ses poumons qui respirent et son cœur qui bat à l’intérieur de lui, il doit avoir quoi, un litre grand max de capacité intestinale, non ? pas de quoi fouetter un chat ou faire un sort à une Pampers barrière anti-fuite anatomique et coussinet renforcé super absorbant, si ? Ben nan ! Et pourtant si ! Pourtant t’as beau leur serrer le machin que ça leur entaille les boyaux dans l’espoir que ce sera trop étroit pour que la fuite passe et que ça leur ralentira ptêt un poil le transit, ça loupe ja-mais : le Blini est plus fort que la Peaudouce et son caca finit toujours par trouver un moyen d’échapper à la Huggies absorption ultra-fast.
Alors, je pose la question : les gens qui designent les couches, qui inventent les barrières anti-fuite, qui brevettent les coussinets super absorbants ont-ils déjà au affaire de loin ou de préférence de près à un mouflet quelconque ? Paske au bout d’un moment on peut se poser la question ! Tous leurs gadgets, là, ça rend super bien dans l’argumentaire commercial mais le fait est que dans ma vie quotidienne à moi, quasi ils se trimbaleraient le Q au vent que j’aurais pas plus de linge à faire tremper dans le décapant avant de le passer en machine. Alors je m’interroge : ne serait-il pas judicieux de repenser tout le principe de la couche-culotte et de repartir de zéro mais avec des inventeurs qui ont eu au minimum plusieurs nains et qui s’en sont déjà occupés assidûment histoire qu’ils aient une idée de la puissance et de la quantité de matière/liquide à contraindre à l’intérieur du produit ? Est-ce que tout bêtement la solution c’est pas de lancer une grande campagne mondiale de mesure précise des quantités astronomiques de caca qui s’évacuent à chaque poussée du mouflet et de construire ensuite un réceptacle suffisamment large pour contenir tout ça ?
Nan paske sans rire, peut-être que j’ai des mouflets exceptionnels, hors normes et tout, mais franchement ya pas UNE FOIS où le caca ne leur dégouline pas le long de la jambe pour finir immanquablement sur mon canapé blanc-cassé ou ma nouvelle jupe bleu pâle…ça devient agaçant, à la fin ! Avec toutes les promesses sur les paquets de couches, on s’attend à pouvoir être l’heureux propriétaire à la fois d’une harde de mouflets et d’un canapé crème, quand même. Mais il semble que ça ne soit qu’un rêve… il semble que l’activité préférée de mes mouflets soient de prouver que les fabricants de couches sont des charlatans. Il semble qu’ils ne soient jamais aussi heureux que quand ils ont la face toute rouge, le front plissé, la voix rauque et le derrière en feu à force de pousser et d’évacuer. Et en plus il semble que ça les fasse soupirer d’aise d’avoir l’arrière-train plâtré en jaune et de redécorer les genoux de leur père, les draps de leur lit et les coussins de mon canapé.
Vous me direz, ouais, ça craint, mais à la fois au moins « quand ya du caca tout va ». Et vous croirez pas si bien dire ! Pas plus tard que ce matin, je me suis réveillée dans une chambre fraîche et agréable, non polluée par une odeur insoutenable qui m’aurait forcée à m’extirper de mon dodo en urgence pour tenter de sauver le matelas du berceau en péril malgré son drap étanche. Non, pour le troisième jour d’affilée, je n’ai pas été réveillée dans la puanteur. J’aurais pu m’en réjouir, remercier le ciel et le Blini d’épargner mes narines sensibles au réveil, mais non. Non, car quand le bébé fait caca la maman se plaint, et quand il ne fait pas la maman s’inquiète. La maman envisage d’emblée l’occlusion intestinale fatale (renforcée dans son opinion par la grand-maman qui souvent y va de son « deux jours, ça va, trois jours, bonjour les dégâts »). Le papa fait culpabiliser la maman sur son régime alimentaire peu orthodoxe en période d’allaitement. Le bébé se tortille, couine un peu mais pas plus que d’habitude, et tout le monde s’empresse d’interpréter le moindre son, la moindre mimique comme des signes annonceurs d’une tragédie imminente. Tout le monde guette, tout le monde espère, on en vient à sauter de joie même en public au premier pêt sonore et à partager notre angoisse et notre déception à l’ouverture de la couche puante, mais propre…
Alors ouais, j’avoue, je me plains que je peux pas m’habiller autrement qu’en kaki et j’envisage de reteindre mon canapé en caca d’oie pour fondre les auréoles dans la masse, mais n’empêche que ce matin quand le Blini à explosé sa Pampers au point qu’il y a eu des projections sur tout le tour du transat, sur tout le parquet autour et jusqu’au mur d’en face, ben j’ai été super contente. Même presque c’était pas une corvée de lui changer sa couche létale, de lui désinfecter la house du transat, de serpiller tout le salon et de brûler son body qu’on sauvera plus.
Et même j’ai appelé de suite Chouchou au boulot en pleine réunion pour lui annoncer que ouf son fils était sauvé, il avait fait. Pathétique, hein ? Vous voulez savoir le pire ? c’est que le Chouchou en pleine réu à bondi sur ses pieds et crié « super » avant d’expliquer à toute l’assemblée ébahie que son petit dernier avait enfin fait caca après plus de trois jours de constipation. Ya pas, la parentalité apporte vraiment des bonheurs inattendus !

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