mardi 2 septembre 2008

Vive / à bas la rentrée…

…j’ai pas encore décidé.
Nan paske ça fait des semaines (quasi depuis le début des vacances, en fait) que j’en rêvais, que je m’y voyais, que j’attendais avec impatience que la maîtresse revienne de ses GRANDES vacances. Je me voyais déjà regarder 8 épisodes de Grey’s Anatomy d’affilée sans être dérangée par une pause torchage de derrière ou préparage de repas mouliné équilibré, repeindre toute la cage d’escalier mit 3 couches sur les murs et le plafond ET deux couches de laque sur les boiseries, sortir-trier-plier-classer par couleur et forme tout le contenu de mon dressing, me faire enfin un bronzage digne d’une fon d’été, aller voir en vrai les nouveautés du catalogue Hic et Ha… tout ça le premier jour, évidemment, à la seconde même ù la maîtresse aurait pris livraison de Kiwi et où la nounou aurait embarqué Minky et avec la complicité du Blini qui aurait été super endormi et pas affamé du tout de toute la journée.
Sauf que dans la vraie vie ça se passe jamais comme on l’espérait…
Déjà il est plus de midi et j’ai rien fait du tout ni d’utile ni de futile, je me demande d’ailleurs où est passée ma matinée paske j’ai l’impression que je me suis levée ya environ trente secondes et que je suis déjà épuisée au point qu’il me faudra certainement tout l’aprèm pour me remettre et donc je sens déjà que la journée complète vient de foutre le camp comme si de rien n’était !
Forcément, je suis crevée, tu m’étonnes, les gens !
Déjà c’est un miracle qu’on soit arrivés à l’école à l’heure, vu que hier pour la répétition générale de la rentrée (à savoir la rentrée de Minky seulement chez la nounou avec moi toute seule au guidon pour la mise en condition et les transport des 3 mouflets jusqu’à chez elle) on a dû franchir son portail électrifié parfait et fouler son allée de gravier triés par taille et par couleur parfaite à environ 10 heures moins le quart alors qu’on était attendus à 9 heures tapantes…
Donc aujourd’hui on s’était dit qu’on allait pas prendre de risques et mettre toutes les chances de notre côté pour assurer l’avenir du Kiwi en Moyenne Section et se mettre dans les chtis papiers de la nouvelles maîtresse ET pas passer pour une grosse gourdasse devant les autres mères en pleine compète’ de beauté-efficacité devant le portail de l’école comme l’an dernier (rappelez-vous, ça s’était passé comme ça CLICK). Donc déjà Chouchou a eu la bonne idée de checker sa convention collective et de se rendre compte que son généreux patron lui offrait gracieusement une demi-journée de congé pour conduire sa progéniture à l’école himself pour leur premier jour. Cool, une autre paire de bras. Sauf que pas. C’est pas que le Chouchou a pas de bras, c’est plutôt qu’on n’a pas la même conception de l façon dont ils peuvent être utiles en pleine panique de rentrée scolaire. Le Chouchou veut bien faire, pourtant, il met le réveil, sort du lit, se rase, enfile son déguisement de mec sérieux qui fait un boulot sérieux avec des lunettes sérieuses, et va même extirper du lit les deux tiers des mouflets qui ont encore l’oreiller collé à la bave sur la joue. Sauf que après le Chouchou me met le stress à me demander toutes les trois secondes si j’ai bien mis les deux photos d’identité dans le sac d’école, si elles étaient bien 3,5 par 4,5 cm les photos paske c’était bien précisé ça sur la liste, si j’ai bien écrit le prénom de l’enfant sur son godet en plastique au marqueur indélébile paske sinon faut lui faire une étiquette à la Dimo et il sait pas où elle est, si j’ai retrouvé les tickets de cantine paske il sait pas où y sont non plus, si le classeur a bien un levier et un dos de 11cm paske c’était vraiment très très clair sur la liste… moi bien sûr j’ai préparé le sac la veille (et encore je me suis retenue de pas le faire avant juste pour m’aider à survivre aux derniers jours de vacances où les mouflets étaient surexcités et moi surmenée) et bien sûr j’ai vérifié 10 fois le contenu, juste pour être sûre qu’on va pas me refuser le nain au contrôle technique et m’obliger à le ramener à la maison pour anéantir tous mes rêves de liberté ! Sauf que là le Chouchou avec sa liste et son crayon rouge pour cocher chaque ustensile qui devrait être présent dans le sac finit par me faire douter. 10 minutes de perdues à tout sortir, tout vérifier, tout ranger à nouveau dedans en essayant de faire tenir 23 articles dont un classeur king size dans le plus petit sac à dos de la Terre (qui est encore quasi deux fois plus grand que le dos de son propriétaire, donc 10 autres minutes de perdues à sangloter un peu sur le fait qu’il est si petit pour aller à la cantine+garderie=mère indigne et si grand à la fois paske la vache c’est déjà sa deuxième année comme le temps passe). 10 autres minutes de perdues à s’engueuler avec Chouchou qui me trouve tellllllement débile de chialer comme une madeleine pour des raisons aussi stupide et enfin encore 10 minutes passées à le forcer à avouer que quand même il est cro mignon avec son sac à dos de petit écolier et que ce serait pas mal de faire une chtite photo pour immortaliser sa deuxième rentrée de sa vie et que ah tiens si on collait ses deux frères avec lui sur le canapé blanc-cassé en essayant de les faire sourire tous en même temps sans vomir ou faire caca sur la housse crème…
Et encore tout ça c’est que le temps perdu AVANT le départ à cause de Chouchou, paske une fois sur place ça s’arrange pas non plus ! Le Chouchou est timide, le Chouchou n’aime pas la foule, surtout la foule des gens qu’il ne connaît pas (je me retiens fort-fort de pas dire que si il se tapait la corvée de convoi scolaire plus souvent il connaîtrait peut-être quelques personnes dans la horde de parents parfaits alignés devant le portail), donc le Chouchou reste à l’extérieur de la grille pendant que le Kiwi va faire sa rentrée. Sauf que le Kiwi lui voudrait bien montrer sa classe à son Daddy-chéri-que-je-t’aime et lui faire voir le micro lavabo où il boit, le mini-toilette où il fait pipi, le riquiqui crochet où il suspend son manteau, la minuscule table où il pose son tout petit derrière et tout et tout… alors on perd encore 10 minutes à relever le Kiwi qui se roule parterre dans son interprétation la plus grandiose de l’Enfant Le Plus Malheureux Du Monde qu’il maîtrise à la perfection dans les grandes occasions et quand le public est assez conséquent.
Et quand enfin le Kiwi a été largué dans sa classe (que c’était finalement pas la peine de la montrer à qui que ce soit vu que c’est la même que l’an dernier, la même maîtresse et les mêmes copains, donc en fait il aurait presque pu s’y amener tout seul à sa rentrée pourrave !) on sort pour trouver la nounou qui doit prendre livraison du Minky qui a pas du tout envie de partir avec elle, le Chouchou devient tout à coup un papa-poule attendri et décide qu’on accompagne le Minky jusque chez la nounou, à pied, alors que le mouflet marche déjà à 2 à l’heure, forcément, avec ses jambes micronésiques !, et que en plus comme y veut pas y aller ça prend encore plus de temps. ENCORE 15 minutes de perdues sur ma journée de rêves de liberté. Et la cerise sur le gâteau v’là-t’y pas que le Chouchou asocial décide de faire ami-ami avec le chéri de la nounou que je suis obligée de poireauter encore 15 minutes avant de pouvoir rentrer paske ces messieurs sont en train de tailler le bout de gras comme deux vieux potes de régiment.
En conclusion sur l’affaire Chouchou-prend-une-demi-journée-pour-aider, désolée mais je pense que même pas douée comme je suis on aurait réussi un temps plus proche du record du monde de la rentrée sans lui dans l’équipe.
Et pourtant quand je dis pas douée, autant dans ma vie de professionnelle de ma profession je suis championne olympique de l’organisation, autant dans la vie quotidienne de myself et mes mouflets ya comme un truc qui bugue. Pas entièrement de ma faute, en fait, à moins qu’on considère comme certaines personnes ont déjà eu les couilles de me le dire que « t’as voulu des gosses, t’as qu’à les assumer »…
Nan paske j’ai beau y mettre du mien ya un moment où je peux juste pas lutter.
Il faut savoir, déjà, que je suis l’heureuse génitrice d’un mouflet qui pourrait être sur la couverture du Guinness Book tellement il est le meilleur de l’univers pour la lenteur de mise en route. Ah ça, ils lui ont oublié le turbo qui fait pulser le diesel, à lui, ya pas photo. Le Kiwi déjà faut le prendre avec des pincettes quand il a pas eu ses 12 heures de sommeil, et autant dire qu’avec l’excitation paroxystique qui caractérise les veilles de rentrée scolaire, il a pas dû dormir de masses. Donc déjà, on partait pas gagnants. Mais faut dire qu’en plus il a une capacité à manger telllllement lentement que je me demande bien comment c’est possible que ses céréales soient pas fossilisées au fond de son bol avant qu’il ait eu la chance d’en enfourner deux bouchées. Nan sans rire c’est juste une prouesse en soi d’arriver à dépasser haut la main les 45 minutes pour même pas finir une demi-poignée de Miel Pops même pas immergés dans deux cuillères à soupe de lait. Comment on peut bouffer aussi peu et mettre aussi longtemps c’est le truc que je m’expliquerait jamais, paske en plus ce matin c’était la fête du slip n y avait pas obligé à mélanger ses crispies ultra-sucrées avec du porridge pour équilibrer l’apport glucidique… il avait son ptit dej’ préféré dans son bol favori avec sa cuillère adorée, assis sur la chaise qu’il avait choisi et pourtant rien à faire, 45 minutes plus tard ya fallu qu’on décolle et il avait même pas avalé la moitié…
Mais bon ce matin je pouvais, je voulais y arriver, je le sentais, je le savais, j’avais tout préparé dans ma tête, révisé, entraînée, je pouvais être à l’heure à l’école pour la première fois de ma courte vie de « maman de ».
Le sac était fait d’avance, les fringues étaient prêtes en petits tas d’appartenance pour chaque mouflet, et j’étais complètement préparée à prendre des risques importants au regard de la DDASS et à empiler dans la poussette un Blini couvert de vomi, un Minky à la couche pleine et à obliger à courir un Kiwi au ventre vide. Tfassons c’était sûre que comme à chaque fois qu’on est pressés le Blini allait gerber tout son lait et compromettre la salubrité de son body, voire éventuellement de mes fringues à moi, donc j’avais anticipé le coup en restant en pyjama jusqu’à ce qu’il soit dans sa boîte de transport quasi hermétiquement fermée. C’était joué d’avance que le Minky allait attendre d’être levé-habillé-biberonné-sanglé dans la poussette pour pondre une bombe atomique avec toutes les options odeur+débordement+liquide pas catholique qui dégouline le long de la jambe. Et c’était évident que le Kiwi allait pas se faire une entorse à l’estomac en mangeant ses céréales à une vitesse suffisante pour qu’on se rende compte qu’il est en mouvement. Donc m’en fous, on serait arrivés à l’heure, même beuglants de faim, puant d’excréments et gluants de vomi.
Et on était bien bruyants/nauséabonds/visqueux comme prévu. Et malgré tous les efforts de Chouchou pour saboter ma résolution inébranlable, on y est arrivés, même on était en avance d’au moins 10 minutes que le portail était encore bouclé quand on a déboulé tout auréolés de victoire et de joie.
Mm mouais, ben demain je vais me détendre tout de suite et on sera moins à l’heure mais j’aurais pas besoin de sacrifier ma journée à me remettre de mes émotions et je pourrais peut-être enfin profiter de ma liberté toute neuve, toute belle, toute merveilleuse…
Ah, nan, doigt, demain c’est mercredi, ya pas école, c’est déjà fini la belle vie !

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