samedi 5 juillet 2008

80 cm sans escale

Il y a 80 cm entre mon lit et la “table de nuit”. Bon, a visto de naz, hein, paske même si je suis pas débordée et que les journées sont longues, j’ai pas non plus assez de morphine pour faire face au mal de crâne que causerait l’exhumation de lointains cosinus et pythagorismes qui pourraient me permettre de rectifier la distance au plus juste en fonction de l’angle du lit rapport à la fenêtre, de l’inclinaison du dossier qui fait illusion d’optique et de l’âge du capitaine, genre.
Pis bon, on peut dire que mes proportions nasales conséquentes donnent un certain degrés de d’exactitude à toute évaluation effectuée au pifomètre... ben ouais, si on vous demandait, à vous, de jouer votre vie sur un “pif guess”, vous appelleriez qui comme ami: Meg-Ryan-micro-naso-en-trompette ou Cyrano-c’est-une-peninsule? C’est bien ce qui me semblait aussi...
Tout ça pour dire que bref, ya 80 cm entre mon plume et la table. Et donc, admettons que je veuille genre faire une folie totale et absolue comme par exemple goûter la bouteille d’eau qui bulle au lieu de la javel en carafe que j’ai a portée de main, je devrais donc franchir ces 80 bornes, euh, centimètres. Donc pour l’eau pétillante qui met de la joie dans ton palet tu peux te brosser Martine. Ah mais ouais mais paske attendez, la Pacifique à la rame, la Sibérie en trottinette ou l’orbite lunaire en ULM à côté, c’est fingers in the noze!
Si si on parle bien de 80 cm, c’est pas en pieds, en pouces, en acres ou en anciens francs, Mémé, non, 80 cm comme la taille d’un mouflet d’un an, comme 4 feuilles A4 en portrait, comme à peine plus qu’un pied de table (allez-y, mesurez, un pied de table ça fait grosso merdo 70-75 en standard... alors? J’vous en bouche un coin, hein?). Donc ouais, 80 bornes, euh, centimètres, pour moi, là, c’est juste micheun immpossibeule... dommage, hein.
J’ai pourtant bien envisagé quelques tentatives des contorsions possibles pour franchir le Channel par les airs, mais ça me semble risqué si je veux pas m’arracher quelques points/drains/muscles et/ou finir face contre le lino que déjà à altitude raisonnable il donne envie de gerber...
Et donc comme le ventilo (à peu près l’équivalent dans ma situation actuelle et par cette météo du saint graal option pokémon platine méga warrior pour les mécréants (oh, tout de suite les grands mots!)) donc comme le ventilo se trouve justement sur the tabeule in qwestieune, ben je peux juste pas le toucher. J’ai bien tenté aussi la manoeuvre périlleuse de l’atteindre en me servant du pied à perf comme d’une canne a pêche, mais moisi la tronche de l’infirmière de garde quand elle m’a surprise... pis tfassons, le pied à perf, c’est trop nul en motricité fine.
Totale et résultat des courses me v'là réduite à sonner cette pauvre infirmière de garde à chaque fois que j’ai trop chaud, trop froid, trop de courants d’air... alors que la pauvre blouse blanche doit avoir des trucs grave plus importantes à faire genre des vies à sauver ou des pelles à rouler à George Clooney dans le couloirs, ou des mémés a torcher rapidos. Nan mais moi j’ai essayé de trouver des solutions, avouez, j’y ai mis du mien pour tenter d’alléger sa charge de travail, de laisser priorité aux vraies urgences, de faciliter la laïfe de l’administrateur de garde qui doit là de suite se creuser les méninges pour trouver comment faire tourner son hosto cette nuit alors que les trois quarts de ses infs sont malades, en lune de miel ou on juste eu envie d’oublier de se lever pour venir se faire insulter par des mémés gâteuses, tripoter par des pépés séniles... ou emmerder par la top model de la 259 qui a la sueur qui perle (ça c’est forcement moi vu que je tripote pas et que j’insulte pas non plus, j’ai pas été élevée cher les charretiers, putain de bordel de merde).
Donc voilà, là, j’ai chaud, faudrait mettre le ventilo sur 2 (non, pas 3, ça fait trop de bruit ça m’empêche de dormir), voir le dévier d’un poil on the left pour éviter le courant d’air sur mon épaule qui souffre (non, plus à droite, non un peu plus à gauche, non, avant c’était mieux...). Et donc je vais être contrainte forcée de bip-biper la sonnette, là, dessuite, sous vos yeux ébahis. Si. Ben si. Ben si. Si je vous dis!
Voilà c’est fait... chiche que je chronomètre combien de temps elle met pour venir (surtout qu’elle est à cheval sur 3 services ce soir, ça va être chaud)? Chiche que je compte combien de fois elle soupire pendant que je lui fais régler le ventilo au micromètre? Attention, tout ça sans aucune méchanceté pour elle mais à des fins scientifiques uniquement... oui, je mets tout ça dans des tableaux Excel et après je fais des PowerPoint de stats avec des camemberts en couleurs pour soutenir la cause des infirmières syndiquées qui réclament une revalorisation de leur travail et des embauches d’aides soignantes supplémentaires... Ah ben ouais, les journées sont looooongues, ici!

Aucun commentaire: