samedi 5 juillet 2008

Where are George and Patrick ?

Nan, pas George Michael et Patriiick Bruel, bande d’incultes du paf ! George Clooney et Patrick Dempsey, les deux docteurs canons de Urgences et Grey’S Anatomy.
Alors ouais, sans complexe aucun, j’avoue, je confesse et j’admets : je suis fan de séries médicales à la télévision. Alors re-ouais, c’est complètement pathétique et immature de ma part, ou alors freudiennement révélateur d’une admiration inconsidérée de la figure paternelle, ou re-freudiennement signe d’une frustration à jamais encrée dans mon inconscient de pas avoir eu le courage de me faire suer pendant une bonne décennie à faire des études de médecine ponctuées de stages hyper enrichissants en épongeage de vomi et touchers rectaux. Qui sait. Enfin tfassons le résultat est le même : je suis fan.
Et du coup fatalement à force de passer des dimanches soirs à vivre au rythme des massages cardiaques, à tenter de trouver le diagnostic avant le docteur Carter, à demander « NFS, chimie, iono, scan-cran » à l’unisson avec le docteur Shepard, forcément, on finit par se dire que l’hôpital encore mieux que Disneyland niveau action et amusement, mais en plus on finit par se croire fluently baïlingual en francais-docteur.
Sauf que pas.
Déjà il semblerait que rien que l’apprentissage du dialecte local justifie la longueur des études médicales et tu te fourres le doigt dans l’oeil jusqu’au cou si tu penses que tu maîtrises. Bon ouf, ya quand même eu deux ou trois fois ou j’ai pas regretté d’avoir enregistré tous ces épisodes, genre quand le chirurgien est venu me dire qu’on allait me faire « une laparo(tomie) » ou qu’on arrêterait la Tazo quand j’aurais été apyrétique trois jours de suite... (z’avez les nerfs, là, de pas avoir mieux suivi Urgences ou pire, d’avoir regardé Capital à la place, hein ? Continuez de vous accrocher, rien ne vaut l’immersion totale pour se mettre aux langues étrangères).
Mais à part ça je peux pas dire que je me sois sentie top à l'aise niveau maîtrise du jargon. Bon a la fois faut quand même avouer qu’ils aiment bien se la péter un poil aussi avec leurs « on fait un protocole béta en solution aqueuse » tout ça pour dire qu’il vont te décaper ta plaie à la flotte avec une goutte d’antiseptique dedans...
Mais ya pas que sur la communication orale que ça a été la désillusion totale et le choc entre la dure réalité disons-le franchement barbante et le scénario quand même super bien ficelé de mes séries fétiches.
Déjà quand je suis arrivée aux urgences (en ambulance que même pas UNE SEULE FOIS y z’y ont mis la sirène en 45 minutes de trajet, quand même), yavait de la place. Pas de brancards jonchant le couloir avec des mecs agonisants qui hurlaient a la mort, pas d’infirmières qui courraient dans tous les sens avec leurs kits de réa, pas d’appel en renfort d’interne en galère qui beugle « il s’enfooonce » pour qu’un titulaire vienne l’aider a passer la sonde de 7 ½ pour intuber... nan, on m’a accueillie poliment, calmement, quasi si j’avais pas été à l’agonie on aurait taillé le bout de gras sur le match de rugby avec le brancardier !
Bon c’est sur qu’un petit hosto de cambrousse comme ça, ça doit pas être tous les deux jours que les 278 passagers d’un Boeing se crachent sur la place du marché et arrivent tous en même temps... et ya des chances pour que la seule blessure par balle qu’ils aient vue ce soit un pépé qu’a tire dans le Q de son chien en nettoyant son fusil à plombs le jour de l’ouverture de la chasse au faisant. Mais bon, quand même, un peu d’adrénaline, un peu de sang, merde, quand t’arrives aux urgences, ça fait classe. Ca rassure, même, ça fait genre on sait soigner autre chose que le crise hémorroïdaire fulgurante de la boulangère du trottoir d’en face, quoi. Ca fait genre si t’as un truc vraiment grave on va te sauver au lieu de paniquer paske c’est la première fois qu’on a un truc pire a traiter qu’un ongle incarné par des bottes anti-bouse trop petites...
Sauf que pas. Sauf que si on trouve pas ce que t’as juste en te le demandant, on te fait faire un écho par un mec qu’est tellement pressé de rentrer traire ses vaches qu’il voit même pas que t’as juste tout l’intérieur de toi qui est en train de moisir pire que du crottin de cheval de trait. Sauf que comme ont te trouve rien qui cloche on te renvoie chez toi avec une boite de Doliprane que même quand je jouais au docteur à 4 ans je savais que yavait des médocs plus sérieux pour les vraies maladies. Sauf que quand tu reviens le lendemain visiblement à l’agonie puisque c’est pas un paracétamol sans ordonnance qui va te sauver tes entrailles de la putréfaction explosive, ben pour le scanner faut aller à la ville, déjà, donc transfert mit gyrophare et ex-pilote de F1 raté au volant tout ça sans calmant paske comme on sait pas ce que t’as on préfère rien te donner. Et encore le transfert c’est quand la gentille docteure a fini par réussir à attendrir un scannériste de la ville pour qu’il veuille bien jeter un oeil à pourquoi t’es en train de crever alors qu’il a pas que ça à faire paske que crotte quand même, c’est soir de match et le score est serré, là. C’est bien le problème dans la réalité : comme personne couche avec personne, quand t’as besoin de demander un service à un confrère, t’as forcement moins d’arguments !
Ouais paske faut dire aussi que côté romance in the couloir et flirtage in the réserve of médocs, ici même au gros hôpital de la grande ville ça m’a tout l’air d’être le calme plat. Même en observant de près avec mon oeil exercé (3 épisodes avant j’arrive à te dire quelle est la prochaine infirmière qui succombera a George), que dalle. Pas de sourire en coin, pas de rire de gorge, pas de papillonnement de cils ni de balancement de cheveux brushés... UNE FOIS yavait une inf qu’avait mis du rimmel et des belles boucles d’oreille, ben ça a même pas eu l’air d’émouvoir le moindre de ses collègues. Dé-ce-vant.
Pis tfassons les docteurs y sont même pas canons, y sont même pas en pyjama bleu assorti à leurs yeux... Alors franchement, même si, faut avouer, je crois que j’ai eu la chance insolente de tomber sur le chirurgien le plus beau (ou le moins moche) qu’ils avaient en stock et qu’il a les yeux bleus, il arrive pas a l’ourlet du pantalon de scrubs de Patrick...
Nan vraiment, l’hôpital c’est mieux a la télé... pis ça fait moins mal !

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