jeudi 15 octobre 2009

Vous reprendrez bien une tranche de Rosbif?

Eh ouais, jusqu'ici ils me poursuivent!

Alors, pour ceux qui auraient pas suivi (et ils doivent être nombreux puisque j'avoue, je confesse et je m'excuse, j'ai un peu beaucoup fait l'ermite blogale ces derniers temps et donc si vous comptiez sur La Grenouille pour être au faît des nouvelles fraîches vous devez être tout pourris à l'heure qu'il est) Ma Pomme est en plein (enfin, vient d'arriver, on est à J+1) dans sa semaine de réalignement karmique autocentré... c'est à dire que Bibi en a eu ras la crête de se fader les caca-couches, les pipis qui coulent intempestivement poil à côté du chiotte, les séances de négociation sur le thème ô combien passionnant de « pourquoi je pourrais pas mettre un short alors qu'il gèle dehors » ou de « comment on fabrique une moissonneuse-batteuse? » ou encore de « si tu me donnes pas une boîte de Smarties toussuite je vais pas t'inviter à mon anniversaire de 9 ans » (dans 4 ans, donc, ndlr) ou encore de (ma préférée) « nan aujordouwi c'est moi qu'a le bol de la vache paske hier c'est toi qu'as appuyé sur le bouton du volet »... breeeef, Bibi, Ma Pomme et moi-même avons rendu notre tablier de « ta mère toujours à l'heure à la sortie de l'école », de « ta femme toujours dispo pour nickeliser la cuisine » (43 jours j'ai tenu à garder la cuisine plus clean que dans un magazine de déco... qui a remarqué? Ben voilà!) et aussi de « ta copine toujours dispo quand tu veux que quelqu'un gère tes problèmes existentiels à ta place ». Et donc, Bibi, Ma Pomme et moi-même sommes donc en vacaaaaances toute seule pour une longue et interminable (kikadi « inter-minables » que je le transforme en Picasso période bleue?) semaine.

L'extase absolue, en un mot.

Pour vous dire le niveau espérentiel de l'entreprise, j'ai même pas emporté de réveil. Ni de Sudoku. Cerveau au repos total.

Bon OK, je suis vue, pécho comme une bleusaille, ouais, j'avoue j'ai emporté le mini ordi. Mais ya pas de connexion web ET ya pas Photoshop ni Dreamwaver sur le mini ordi. Donc en gros c'est juste un papier no limit et un stylo qui fait pas mal au poignet... j'ai dis « réalignement karmique », tfassons, pas « retour aux sources » ni « welcome to the ice age », non plus, encore que, la température pourrait faire croire que !

Donc totale, je me retrouve au fin fond de la Charpente-Maritime (pas la partie où ya la mer et les huîtres, nan, la cambrousse profonde, dans un chti gîte paumé au QQ d'un village qui a le bon ton de s'appeler SAINT-LEGER (nan, sans déconner, ça s'invente pas!) à me concentrer sur ce que veut mon ventre et à tenter d'être H24 « tranquille et légère » (comme dirait la witch, qui va si ça continue se prendre une carte postale dans sa face d'ici demain).

Et donc je suis arrivée ya quoi quelques heures (je sais pas combien vu que j'ai pas de réveil, vous rappelez?) dans ce hâvre de paix, harmonie, tranquillité, sérénité, et il se trouve que the place en question n'est autre que l'annexe d'une famille tout entière de Rosbifs bien de chez eux...

A la fois j'avais peu d'espoir d'arriver en France profonde chez des Français superficiels, vu que ya bien que les Rosbifs qui soient assez tarés pour aller convaincre un banquier qu'un puits sans fond à St Léger qui leur coûtera l'absence de retraite de leurs nains en travaux c'est vraiment trop pittoresque pour s'en priver. Donc belle p***** maison de maître en pierre de taille mit le parc arboré qui va bien avec un gîte rural dans chaque dépendance et roulez vieillesse!

Et c'est là, à 19h46 (alors que j'avais franchi le double portail en fer forgé à 18h31 tapantes poil on time pour le rencard et que j'étais dans l'imminence de me faire pipi dessus tellement j'avais roulé depuis 14h15) et c'est à ce moment précis, alors que le Rosbif maître des lieux était en train de vociférer contre sa nouvelle super smart bouteille de gaz mini-light qui voulait pas fonctionner, que j'ai réalisé à quel point les Rosbifs et les Roqueforts sont vraiment pas 'utout faits pour vivre ensemble. Paske socialement, sémantiquement, communicationnellement, c'est juste ce qui se rapproche le plus d'une aberration de la nature.

Jespike.

Le gars, donc, qui voulait faire bonne impression et était visiblement pas plus sûr que ça d'y arriver (il en était au moins à la 12e répétition de la phrase « Si vraiment ça vous plaît pas, franchement il faut me le dire et je le prendrais même pas mal si vous allez ailleurs, j'ai même de très bonnes adresses si vous voulez » - le tout en Rosbif dans le texte, of course, faut pas croire non plus qu'un Rosbif sorti de son île pendant plus de 7 ans aurait appris le dialecte local), le mec donc était en train de s'énerver sur son embout de bouteille de gaz qui visiblement refusait de fonctionner alors que hier encore ça marchait au quart de poil (et moi j'en étais à réviser mentalement la page 15 de mon manuel du parfait secouriste pour le moment où il alliait finir par la faire, sa crise cardiaque ou son AVC et qu'il faudrait que 1/ je le mette en PLS (position latérale de sécurité, bande d'ignares) 2/ je donne l'alerte et 3/ j'attaque le massage cardique (le cas échéante, bien sûr... surtout que j'adore cette formule « le cas échéant »).

Et donc la type me dit à quel point ces nouvelles bouteilles de gaz sont trop pouraves, que vraiment il s'est bien fait ure de virer les anciennes alors qu'elles marchaient parfaitement. Ce à quoi il ajoute « Sorry, maybe you have one chez toi... well chez vous, daïssowlaï monne française n'étant paz twè encore bonne »...

Ouais, ben nan. Déjà, ouais, ton français, coco, tu devrais juste éviter de le montrer à des gens comme ça au débotté paske à ce stade ça relève de la brigade des moeurs, et pis aussi, mon gars, faut vraiment être un Rosbif pour se confondre en excuses pour avoir appelé quelqu'un « tu » au lieu de « vous » alors que, incongruité absolue, (« incongruité », sans dec', vous en perdez pas votre culotte, là, les gens?) trente secondes avant t'avais réussi à caser dans une seule phrase assez de bloody hell, holly crap, fucking rubbish et blooming shit pour faire s'aplatir le brushing de Babeth 2 herself... autant dire mon pote qu'à ce stade de la conversation mon vocabulaire de jurons était suffisamment développé pour que le fait que tu me « tue » ou que tu me « voue » était à peu près le cadet de mes soucis (juste derrière la panique absolue de mon instinct de survie pas du tout rassuré par les bidouillages de bouteilles de gaz mit allumette enflammée dans la main et bouton du four à donf).

Et voilà why tu te sentiras jamais intégré dans ton bled paumé (en dehors du fait que je vois pas bien comment tu peux te faire des vrais potes autochtones si tu cales rien à leur langue, mais admettons): c'est tout simplement paske, appelle-nous coincés si tu veux, mais nous les « fromages qui puent », on préfère que tu nous dise « tu » en restant poli plutôt que tu nous déballe un dictionnaire des gros mots en nous vouvoyant la bouche en cul de poule.

P***** ça doit envoyer du pâté à Fuckingham Palace ! J'aimerais bien entendre Babeth 2 causer comme une charretière à Phiphi avec des mots en « ing » tout en continuant de l'appeler « Duke Philip dear »! Remarquez, elle doit pas changer ses bouteilles de gaz tous les 4 matins...

1 commentaire:

Celine a dit…

Trop bon!
Je kiffe!
"J'aime" comme dirait facebook!!

Biz